
Au menu de cette revue de presse internationale du mardi 13 février : la démission de la numéro deux d’Oxfam, dans le sillage du scandale sexuel qui touche l’ONG, l’insécurité persistante en Centrafrique et la fin espérée de l’impunité dont jouissent les responsables des atrocités commises lors de la guerre civile au Liberia.
Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre i Phone ou sur tout autre mobile . Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook …
Au menu de cette revue de presse internationale, la démission, hier, de la numéro deux d’Oxfam, l’ONG qui lutte contre la pauvreté dans le monde, après les révélations sur le scandale sexuel impliquant des responsables de l’organisation en Haïti et au Tchad.
Avant de quitter son poste, Penny Lawrence a exprimé sa «tristesse» et sa «honte» face à «la conduite d’employés incluant le recours à des prostituées», alors qu’elle était directrice des programmes internationaux. Un mea culpa à la une du journal The I, qui rapporte également que Downing Street a réagi qualifiant ces révélations d’informations «vraiment choquantes». «Nous voulons qu’Oxfam fournisse toutes les preuves dont elle dispose à la commission caritative pour une enquête complète et urgente sur ces allégations très graves» , a indiqué hier un porte-parole de la Première ministre britannique. Le scandale n’en est cependant probablement qu’à ses débuts, puisque The Daily Mail révèle ce matin que 123 plaintes pour harcèlement sexuel ont par ailleurs été déposées par des employées de magasins Oxfam au Royaume-Uni, où l’ONG dispose de centaines de points de vente.
À en croire plusieurs témoignages, les pratiques dénoncées chez Oxfam ne seraient pas une exception. Dans une tribune publiée par The Guardian, Shaista Aziz, qui dit avoir travaillé 15 ans dans l’humanitaire, affirme que les révélations sur ce qui s’est passé au sein de l’ONG ne la «surprennent pas». Selon elle, «l’industrie» de l’humanitaire souffrirait d’une «culture du harcèlement et du racisme largement répandue», à laquelle doit être mis un terme. S’il est difficile de mesurer précisément l’étendue du problème, le scandale Oxfam apporte évidemment beaucoup d’eau au moulin des détracteurs de l’humanitaire. En témoigne ce dessin de Martin Rowson pour The Guardian, qui montre Jacob Rees-Mogg, une figure de la droite du parti conservateur, opposant acharné de l’aide au développement, et par ailleurs coqueluche des partisans du Brexit, en compagnie de la Secrétaire d’État au développement international. Elle s’apprête à donner de l’argent à la Banque alimentaire et à Oxfam pour nourrir un enfant affamé. «Ne fais pas ça», lui dit-il. «Ils ne feront que dépenser cet argent pour le sexe». «Toute excuse est bonne à prendre», indique la légende.
The Guardian avait auparavant révélé en 2015 l’existence d’une note interne de l'ONU relatant les auditions d’enfants, qui dénonçaient des abus sexuels commis par des militaires français en Centrafrique. Trois ans plus tard, la justice française a ordonné un non-lieu dans cette affaire, sans toutefois trancher sur le fond. Ce n’est pas sur cette affaire que revient ce matin Libération, mais sur un rapport publié en décembre dernier par l’ONU qui révélait que les rackets routiers sont toujours la principale source de revenus des milices combattantes. Une manne qui entretient l’insécurité et l’économie de guerre. En ce début d’année 2018, la moitié de la population centrafricaine a toujours besoin d’aide humanitaire et un Centrafricain sur quatre reste réfugié dans une région ou un pays voisin, quatre ans après que les forces de la Séléka, la coalition de groupes rebelles qui s’était emparée du pouvoir en renversant le président François Bozizé, ont été chassées de la capitale, et un an et demi après la fin de l’opération française «Sangaris».
Un mot, également, de la plainte déposée aux États-Unis par quatre survivants d'un massacre commis en 1990, durant la guerre civile, dans une église du Libéria, au cours duquel 600 personnes avaient été tuées. Ces quatre rescapés ont déposé hier un recours contre l'homme qu'ils accusent d'être responsable de l'opération, Moses Thomas, un colonel qui aurait dirigé l'unité antiterroriste de l'armée et serait entré aux États-Unis en 2000 ou en 2001, dans le cadre d'un programme d'immigration d'aide aux victimes du conflit. L’homme vit aujourd’hui dans la banlieue de Philadelphie. D ’après L’Obs, le but de cette plainte serait «d'envoyer un message à tous les responsables d'une guerre civile qui fait 250 000 morts», «de leur signifier qu’ils ne sont pas oubliés et seront traqués sans relâche», même s'ils mènent une retraite paisible en Europe, aux États-Unis ou en Afrique du sud, où a été récemment arrêté le trafiquant d'armes Guus Kouwen-hoven. Ce dernier risque d'être extradé aux Pays-Bas, où il a été condamné à dix-neuf ans de prison. La Commission pour la vérité et la réconciliation, établie par la présidente Ellen Johnson Sirleaf, rappelle L’Obs, n'a pas débouché sur grand-chose, puisqu’aucun responsable n'a été condamné par la justice libérienne. Mais selon le magazine, l'élection de l'ex-footballeur George Weah aurait réveillé les espoirs.
Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse française (du lundi au vendredi, 6h23-7h10-10h40 heure de Paris) et la Revue de presse internationale (du lundi au vendredi à 9h10 et 13h10). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.