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France : Gérard Collomb lance sa police de sécurité du quotidien pour reconquérir les quartiers

La police de sécurité au quotidien mobilisera d'ici 2020 1 300 policiers de plus dans les quartiers et 500 gendarmes dans 20 départements prioritaires, a annoncé Gérard Collomb, jeudi. Cette promesse d'Emmanuel Macron était très attendue.

La "reconquête républicaine" est en marche. Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a présenté jeudi 8 février les contours de la "police de sécurité du quotidien" (PSQ) qui sera dans un premier temps lancé dans une soixantaine de quartiers sensibles de l'Hexagone.

À terme, tous les territoires seront concernés, assure-t-on place Beauvau, où l'on promet aussi de remplacer la "politique du chiffre", très décriée par les policiers, par de nouvelles méthodes de travail et un nouvel état d'esprit.

La mise en place de cette PSQ, qui mobilisera d'ici 2020 1 300 policiers de plus dans ces quartiers et 500 gendarmes supplémentaires dans 20 départements prioritaires, s'inscrit dans une vaste réforme qui concernera aussi la justice, avec un projet de loi révisant la procédure pénale au printemps 2018.

Elle sera assortie sur le quinquennat, en plus des 10 000 créations de postes de policiers et de gendarmes déjà annoncées, de trois milliards d'euros de crédits pour l'immobilier et les équipements de ces deux forces.

5 axes pour une nouvelle stratégie. La #PoliceSécuritéQuotidien s'appuiera sur une @PoliceNationale et une @Gendarmerie :
???? Aux ambitions retrouvées
???? Respectées
????Sur-mesure
???? Connectées
???? Partenariales pic.twitter.com/nAw6JupbVw

  Gérard Collomb (@gerardcollomb) 8 février 2018

Moins de tâches indues et renforcement des pouvoirs

À cela s'ajoute un panel de plusieurs mesures :

- la suppression des "tâches indues" (gestion des procurations de vote, gardes statiques des préfectures, extractions judiciaires, conduites aux urgences ...) et l'externalisation de certaines missions vers le secteur privé ;

- le remplacement d'agents opérationnels par des agents administratifs pour des fonctions de soutien (2 500 postes dans la police, 1 500 dans la gendarmerie) ;

- la simplification et la dématérialisation de la procédure pénale, assorties d'un renforcement des pouvoirs des officiers de police judiciaire.

Le gouvernement veut renforcer l'effectivité des sanctions infligées aux délinquants, notamment par la "forfaitisation" de l'usage de stupéfiants, de l'outrage sexiste, du vol à l'étalage et de la vente à la sauvette. Il envisage aussi d'éloigner de leur quartier des personnes ayant commis des infractions, sous le contrôle d'un juge.

Soixante quartiers prioritaires

La réforme intègre un plan immobilier triennal (2018-2020) de 900 millions d'euros (près de 1,5 milliard sur cinq ans) et des crédits d'équipement de 150 millions d'euros par an pour la police, de 143 millions par an pour la gendarmerie.
Il s'agit notamment de 15 000 voitures et 50 000 gilets pare-balle pour la police, de 15 000 voitures et 20 000 gilets pare-balle pour la gendarmerie, ainsi que d'armes non létales, comme des pistolets à impulsion électrique, pour les deux.

Soixante quartiers prioritaires ont été sélectionnés, en raison notamment de l'importance des trafics et des incivilités qui s'y déroulent. La PSQ sera déployée dans les 15 premiers d'ici septembre et dans 15 autres à partir de janvier 2019.

Parmi ces 30 quartiers figurent La Chapelle, dans le nord de Paris, Le Mirail, à Toulouse, les quartiers nord de Marseille, le VIIIe arrondissement de Lyon, Le Neuhof-La Meinau à Strasbourg, La Mosson-La Paillade à Montpellier, les Tarterêts de Corbeil-Essonne, le centre ville de Calais et des cités de Sarcelles, Lille, Aulnay-sous-Bois, le Havre, Nantes, Nice, etc.

En zone gendarmerie, 500 gendarmes seront affectés au titre de la PSQ dans 20 départements jugés prioritaires, notamment en raison de leur croissance démographique, comme le Finistère, le Gard, la Haute-Garonne, la Gironde, l'Hérault, l'Isère, l'Oise, le Bas-Rhin, le Rhône ou la Haute-Savoie, ainsi que la Guyane, Mayotte et la Nouvelle-Calédonie.

L'expérimentation des "brigades et groupe de contact" de la gendarmerie avec la population sera élargie à 250 unités d'ici 2019, soit au moins une par département.

Le déploiement de 110 000 tablettes d'ici 2020 (60 000 dans la gendarmerie, 50 000 dans la police) et de 10 000 caméras piétons supplémentaires sont également prévus d'ici 2019.

Avec AFP et Reuters