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Les victimes non françaises de la guerre d'Algérie seront indemnisées

Le Conseil constitutionnel français a étendu jeudi le droit à une pension à toutes les victimes de la guerre d'Algérie qui résidaient alors dans le pays, qu'elles soient françaises ou non.

Le Conseil constitutionnel a tranché : toutes les victimes de la guerre d'Algérie pourront prétendre à une pension pour peu qu'elles résidaient dans le pays lors du conflit. Jusqu'à cette décision du jeudi 8 février, seules les victimes de nationalité française en avaient le droit.

Les sages ont censuré les mots "de nationalité française" qui réservaient jusqu'alors ces avantages aux seules victimes françaises, en invoquant le principe "d'égalité devant la loi" garanti par la Constitution.

Le Conseil constitutionnel avait été saisi d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) déposée par Abdelkader K., victime à l'âge de 8 ans des violences liées au conflit en Algérie.

"Principe d'égalité devant la loi"

Ce dernier contestait la constitutionnalité de l'article 13 de la loi du 31 juillet 1963 qui a créé un régime d'indemnisation des personnes de nationalité française victimes de dommages physiques subis en Algérie entre le 31 octobre 1954 et le 29 septembre 1962, dates du début et de la fin du conflit.

Décision 690 #QPC [Condition de nationalité française pour le bénéfice du droit à pension en cas de dommage physique du fait d’attentat ou de tout autre acte de violence en relation avec les événements de la guerre d’Algérie] Non conformité totale https://t.co/ZaU7wdc4PB pic.twitter.com/Dn5usx0aK4

  Conseil constit (@Conseil_constit) 8 février 2018

Dans leur décision, les sages relèvent que l'objet des dispositions contestées était "de garantir le paiement de rentes aux personnes ayant souffert de préjudices résultant de dommages qui se sont produits sur un territoire français à l'époque".

Ils jugent que le législateur de l'époque "ne pouvait, sans méconnaître le principe d'égalité devant la loi, établir (...) une différence de traitement entre les victimes françaises et celles, de nationalité étrangère, qui résidaient sur le territoire français au moment du dommage qu'elles ont subi".

Les sages considèrent enfin que cette différence de traitement n'est pas plus acceptable en ce qui concerne les ayants-droit des victimes décédées.

Avec AFP