
La police de Zhengzhou (en Chine) a utilisé pour la première fois des lunettes de reconnaissance faciale pour passer au crible les voyageurs dans les gares. Trente-trois personnes ont ainsi été arrêtées.
Si la démonstration de force des capacités de surveillance chinoises ne vous avait pas effrayé, au mois de décembre dernier, celle-ci devrait faire l'affaire. La police de Zhengzhou a utilisé pour la première fois des lunettes de reconnaissance faciale pour passer au crible les voyageurs pendant la période de la nouvelle année lunaire, comme le rapporte le site du journal du parti communiste, cité notamment par Quartz.
Les autorités ont annoncé que sept personnes liées à des affaires criminelles importantes comme du trafic d'être humain et des délits de fuite ont été arrêtées, et que 26 autres personnes qui voyageaient sous une fausse identité ont été interpellées.
"En Chine, il est obligatoire d'utiliser sa carte d'identité pour les voyages en train, explique Business Insider. Cette règle permet d'empêcher les personnes qui ont de trop grosses dettes de prendre des trains à grande vitesse, et de limiter les mouvements de minorités religieuses dont les documents d'identité ont été confisquées et qui peuvent parfois attendre des années pour obtenir un passeport."
“Are these from ‘Mission: Impossible’?” Chinese police add facial-recognition glasses to surveillance arsenal https://t.co/zU9D5coyf9
— The Wall Street Journal (@WSJ) 8 février 2018
Ces lunettes sont connectées à une base de données hors-ligne contenue dans un boîtier que transportent les agents de polices. Ces données contiennent les informations de 10 000 personnes correspondant aux critères cités plus haut. Elles ont été capables d'identifier des individus en un dixième de seconde lors de tests, indique au Wall Street Journal le PDG de l'entreprise qui les a créées. Cependant, sur le terrain, il est probable que ces performances diminuent en raison du "bruit environnemental", concède-t-il.
Forcément, de telles capacités aux mains des autorités chinoises, cela inquiète pas mal de monde. Pour William Nee, chercheur à Amnesty International, "la possibilité de conférer aux agents de police une technologie de reconnaissance faciale avec des lunettes de soleil pourrait rendre l'état de la surveillance de la Chine d'autant plus omniprésent". Comme le rappelle justement Engadget, "la Chine travaille également à la construction d'une base de données de reconnaissance faciale qui contiendra des informations sur l'ensemble de ses 1,3 milliard de citoyens". Autant dire que les références à "1984" ne sont pas prêtes de s'arrêter.
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