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Des violences dans le sud entraînent la mort d'au moins 20 personnes

Dans le sud du pays, un kamikaze s'est fait exploser, entrainant dans la mort quatre civils et un agent des Renseignements afghans, selon les autorités. Quant à l'armée, elle annonce avoir abattu 15 insurgés lors d'affrontements.

AFP - Vingt et une personnes, dont 16 insurgés, un policier et quatre civils, ont péri mardi dans des violences en Afghanistan, dont une attaque suicide dans le sud, tandis que neuf roquettes ont été tirées sur Kaboul, pour la première fois depuis des mois, selon les autorités.

Dans la province de Zaboul (sud), un kamikaze s'est fait exploser près d'un véhicule des services secrets afghans sur un marché très fréquenté, tuant quatre civils et un agent de renseignements, a indiqué à l'AFP Ghulam Jaïlani Khan, chef adjoint de la police provinciale.

Le kamikaze a déclenché sa ceinture d'explosifs juste après s'être précipité sur le véhicule de la Direction nationale de la sécurité (DNS, services secrets afghans), a-t-il expliqué.

Seize civils, deux agents de la DNS et un policier, ont également été blessés par l'explosion.

L'attentat n'a pas été revendiqué.

Les insurgés ont de plus en plus souvent recours aux attentats suicides, alors qu'ils ne faisaient pas partie de la tradition guerrière en Afghanistan. Ils n'ont notamment pas été pratiqués lors de la guerre contre les Soviétiques (1979-1989).

Non loin de là, dans la province du Helmand (sud), l'une des plus violentes du pays, un affrontement entre l'armée afghane et des insurgés a coûté la vie à 15 rebelles, a déclaré à l'AFP le général Mohaïdin Ghori, qui dirige l'armée afghane dans le sud de l'Afghanistan.

"Les soldats afghans ont été déposés en hélicoptère (...) Huit rebelles ont également été arrêtés", a-t-il ajouté.

Ces bilans ne pouvaient être revendiqués de source indépendante.

Par ailleurs, neuf roquettes ont été tirées mardi à l'aube sur la capitale afghane, blessant un homme et un enfant, une première depuis plusieurs mois, a annoncé le ministère de l'Intérieur.

Un porte-parole taliban, Zabihullah Mujahed, a revendiqué ces attaques.

Les roquettes sont tombées dans différentes parties de la ville, l'une près de l'ambassade américaine et d'autres aux alentours de l'aéroport international, a précisé le ministère.

Par ailleurs, tout près de Kaboul, le gouverneur de la province voisine du Wardak, Mohammad Haleem Fidyeea, est sorti indemne d'un attentat, lorsque quatre mines ont explosé au passage de son véhicule, selon le ministère.

Enfin, un important leader taliban, le mollah Borhan, a été capturé lundi dans la province de Bamiyan (centre) par l'armée afghane et l'armée néo-zélandaise, selon cette dernière.

"Borhan est soupçonné d'avoir organisé de nombreuses attaques d'insurgés dans la région, et une récompense de 10.000 dollars était promise pour sa capture", a précisé l'armée néo-zélandaise.

Les violences se sont multipliées ces dernières semaines en Afghanistan à l'approche des élections présidentielle et provinciales du 20 août.

Elles atteignent des niveaux inédits depuis l'invasion du pays fin 2001 par une coalition internationale menée par les Etats-Unis pour chasser les talibans du pouvoir.

Les alliés occidentaux du président sortant Hamid Karzaï, donné favori de la présidentielle, ont récemment envoyé des milliers de soldats en renforts, essentiellement des Américains.

Le contingent étranger compte désormais quelque 100.000 hommes stationnés dans le pays, dont une partie tente de reprendre le contrôle des bastions talibans du sud afin que les élections puissent s'y dérouler.

Le niveau de violence fait craindre un taux d'abstention important et in fine un manque de crédibilité des scrutins.