Plusieurs milliers de personnes ont participé, samedi après-midi, à Ajaccio, à la manifestation pour la "démocratie et le respect du peuple corse", organisée par les nationalistes. Et ce, trois jours avant la visite d'Emmanuel Macron.
"Demucrazia è rispettu pè u populu corsu" ("Démocratie et respect pour le peuple corse"). Tel était le thème de la manifestation qui a eu lieu à Ajaccio, samedi 3 février après-midi, à l’appel des dirigeants nationalistes corses. Plusieurs milliers de personnes étaient au rendez-vous, malgré la mauvaise météo, qui a conduit à la suppression de certains transports en commun. Il y avait 22.000 à 25.000 manifestants selon les organisateurs et 5.600 à 6.000 selon la préfecture.
"On pense que la mobilisation est nécessaire et qu'elle permet tranquillement, sereinement, de faire bouger les lignes", a déclaré à l'AFP le député nationaliste, Jean-Félix Acquaviva.
#Ajaccio. Bcp de monde pour la manif des nationalistes.Le cortège va bientôt demarrer direction la place du Diamant @franceinfo pic.twitter.com/j9fnyQNNfJ
Farida Nouar (@Nouar19) 3 février 2018Charles Pieri, ex-chef du Front de libération nationale corse (FLNC) et figure de la violence clandestine était présent, mais a refusé de répondre aux très nombreux journalistes. Edmond Simeoni, père du président de l'exécutif et figure de l'autonomisme corse, se trouvait également parmi les manifestants.
Trois jours avant la visite d'Emmanuel Macron en Corse, la manifestation visait "à convaincre le président, à travers une mobilisation populaire et pacifique, d'ouvrir un dialogue", a indiqué à l'AFP le président autonomiste du conseil exécutif Gilles Simeoni. Pour lui, ce rassemblement est une réponse aux "fins de non-recevoir sur la quasi-totalité des dossiers" – co-officialité de la langue corse, rapprochement et amnistie des prisonniers, statut de résident, inscription de la Corse dans la constitution – qu'il a présentés la semaine dernière à Paris avec son allié Jean-Guy Talamoni au Premier ministre É douard Philippe et au président du Sénat Gérard Larcher.
Après ces réunions, Matignon avait semblé surpris par la déception des élus nationalistes. "Il y a eu avec le Premier ministre un dialogue constructif : à l'issue de cet échange, chacun a d'ailleurs convenu que nous entrions dans une nouvelle phase politique", avait-on fait valoir dans l'entourage d’ Édouard Philippe. Matignon a "pris acte" de l'appel à manifester, tout en souhaitant que le "dialogue initié" entre le gouvernement et l'exécutif local corse se "poursuive".
À l' É lysée, où l'agenda du président lors de sa visite en Corse mardi et mercredi n'est officiellement toujours pas finalisé, l'heure est à l'observation.
Avec AFP