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États-Unis : ce que contient le mémo Nunes déclassifié par Donald Trump

Donald Trump relance sa guerre contre le FBI avec la publication d'une note confidentielle. Ce document accuse le Renseignement américain d'avoir mis sur écoute un responsable de sa campagne présidentielle. Passage en revue de son contenu.

Le torchon brûle entre le président des États-Unis et la police fédérale américaine. Vendredi 2 février, Donald Trump a mis en cause  l'intégrité des plus hauts échelons du ministère de la Justice et du FBI. Défiant les avertissements de l'opposition, du directeur du FBI et de plusieurs sénateurs de son parti, le locataire de la Maison Blanche a approuvé la déclassification d'une note confidentielle. Rédigée par des républicains du Congrès, cette note de trois pages et demie  soulève, selon Donald Trump, "des inquiétudes quant à la légitimité et la légalité de certaines actions" initiées par le FBI et le ministère américain de la Justice.

Il est reproché à ces deux institutions d'avoir commis des abus afin d'obtenir le mandat d'un juge pour espionner les conversations d'un ancien conseiller diplomatique de l'équipe de campagne de Donald Trump, Carter Page. Adoptée il y a quarante ans, la loi FISA (Foreign Intelligence Surveillance Act) impose en effet aux enquêteurs du ministère de la Justice de présenter à un magistrat fédéral des éléments probants – laissant soupçonner par exemple qu'un individu travaille clandestinement pour une puissance étrangère – afin d'avoir le droit de placer cette personne sur écoute.

Ce qu'affirme la note :

  • Pour obtenir le précieux mandat judiciaire, le ministère et le FBI se sont appuyés sur des informations collectées par Christopher Steele, un ancien espion britannique. Celui-ci a opéré dans le cadre d'une mission, financée par le parti démocrate et l'équipe de campagne de Hillary Clinton, relevant clairement d'une partialité anti-Trump.
     
  • La demande de mandat d'écoute présentée au juge a été signée par quatre hauts responsables : le directeur d'alors du FBI, James Comey, son ancien adjoint Andrew McCabe, l'ancienne vice-responsable du ministère de la Justice Sally Yates et l'actuel numéro deux Rod Rosenstein. Mais ces derniers ont volontairement omis de préciser les motivations politiques de Christopher Steele.
     
  • Le "dossier" compilé par Christopher Steele représentait une "part essentielle" de la demande de mandat d'écoute présentée au magistrat fédéral.
     
  • Christopher Steele était également une source du FBI mais sa fiabilité était plus que douteuse : il a menti à la police fédérale sur ses contacts et s'est confié aux médias, en violation des règles de confidentialité dans le monde du renseignement.

Ce que la note ne dit pas :

  • L'ex-conseiller de Donald Trump, Carter Page, faisait l'objet de soupçons du FBI depuis 2013, bien avant la mission d'investigations confiée à Christopher Steele.
     
  • Le dossier de Steele n'a pas été le déclencheur de l'ouverture de l'enquête, d'abord confidentielle, du FBI sur une possible collusion entre Moscou et l'équipe de campagne de Donald Trump. Celle-ci a été ouverte en juillet 2016, les services de renseignement américains ayant constaté des communications intensives entre des Russes et des proches du candidat républicain, notamment le conseiller George Papadopoulos.
     
  • Le fait d'utiliser devant un juge des informations provenant d'une entité ayant des préjugés ou des intentions cachées, comme Carter Steele, n'est pas rare : au magistrat d'estimer ensuite le poids à donner à ces informations.

Avec AFP