La première représentation du cœur telle qu’on la connaît aujourd’hui remonte à environ 1340, dans un manuscrit français.
Toute personne ayant été un peu attentive en cours de SVT sait que la représentation classique du cœur (comme l'emoji) et sa véritable forme sont différentes.
Un passionnant article de Marilyn Yalom, chercheuse au Clayman Institute for Gender Research à l’université de Stanford, publié dans le Wall Street Journal, raconte d'où vient cette représentation. Si depuis l’Antiquité, on considère que le cœur est l’origine de l’amour, les premières illustrations du cœur en tant que symbole amoureux remontent au XIIIe siècle, et ne représentent pas du tout la même chose qu’aujourd’hui. À l’époque, le cœur ressemble plus à une "pomme de pin, une aubergine ou une poire, avec un partie avec son étroit sommet qui pointe vers le haut, et la partie plus large tenue par une main humaine".
La première représentation d’un cœur telle qu’on la connaît aujourd’hui date du milieu du XIVe siècle, vers 1340, dans un manuscrit franças intitulé "Le Roman d’Alexandre", continue-t-elle. "Dans le coin en bas à gauche d’une page, une femme tient un cœur symétrique avec deux lobes clairement défini. Elle l’a reçu de l’homme qui se trouve en face d’elle. Elle accepte ce cadeau, alors qu’il touche sa poitrine, signe de son origine."
À partir de là, cette représentation symétrique a commencé à gagner en popularité, même si "des pionniers de la médecine ont commencé à observer les formes disgracieuses du corps humain". La forme a survécu au schisme, grâce à Martin Luther qui l’a placé au centre de son sceau, au milieu d’une rose blanche, ce qui l’a rendu "disponible pour les consommateurs anglais et américains friands de romance au XIXe siècle, et qui ont commencé à échanger des cœurs en grande quantité sur leurs cartes de Saint-Valentin".
Si cette représentation du cœur a su s’imposer et rester jusqu’à aujourd’hui, estime Marilyn Yalom, c’est "peut-être grâce à sa forme, qui avec ses deux moitiés qui forment un symbole unique capture parfaitement l’idée platonique de l’amour qui veut nous voir trouver l’âme sœur. Plus inconsciemment, et de façon plus terre-à-terre, peut-être que son succès est dû à sa subtile évocation de la poitrine et des fesses du corps humain".
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