Sur FRANCE 24, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Khalid Naciri, s’explique sur l’interdiction de deux magazines comportant un sondage sur le bilan des dix premières années de règne de Mohammed VI.
Le sondage sur Mohammed VI mené par la revue marocaine TelQuel en collaboration avec Le Monde est "illégal", a déclaré, lundi à FRANCE 24, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Khalid Naciri.
Dimanche, les autorités avaient fait confisquer et détruire les copies de l’hebdomadaire TelQuel et de sa version en langue arabe, Nichane, annonçant en Une un sondage sur le "bilan des dix premières années de règne du roi Mohammed VI".
Invoquant l’obligation de "respecter le caractère sacré de la monarchie" inscrite dans la Constitution, le ministre a assuré que "le fait même d’effectuer un sondage dans lequel le pivot central est de demander aux citoyens ce qu’ils pensent de leur roi est déjà en soi une atteinte au principe et au fondement du système monarchique".
"Le roi n’effectue pas un mandat électif historiquement daté", a-t-il poursuivi.
"C’est dans les dictatures que l’on investit une imprimerie"
L’édition du quotidien Le Monde, datée du mardi 4 août, qui publie les résultats du sondage interdit, ne sera pas distribuée au Maroc. Le quotidien fustige par ailleurs dans l’éditorial de la même édition une décision "absurde" du régime marocain.
Sur FRANCE 24, le directeur du "Monde", Eric Fottorino, s’étonne par ailleurs de l’attitude d’un pays "ami". "C’est dans les dictatures qu’on investit une imprimerie, qu’on l’évacue, qu’on se saisit des journaux en n’attendant même pas une décision de justice, qu’on les détruit."