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Deuxième journée de manoeuvres militaires de la Chine autour de Taïwan
Alors que les exercices militaires chinois simulant le blocus des ports de Taïwan entrent dans leur deuxième journée mardi, le ministère taïwanais de la Défense a déclaré avoir détecté 130 avions militaires chinois ainsi que 22 navires autour de l'île en 24 heures. 
Un avion militaire taïwanais décolle de la base de Hsinchu le 30 décembre 2025. © Chiang Ying-ying, AP

La Chine a entamé mardi 30 décembre une deuxième journée de manœuvres militaires simulant le blocus des ports de Taïwan afin d'adresser selon elle "un avertissement sévère" à l'île, qui a mené la veille "un exercice de riposte rapide".

Des journalistes de l'AFP présents à Pingtan, l'île chinoise la plus proche de l'île principale de Taïwan, ont vu une salve de roquettes exploser dans les airs vers 9 h (1 h GMT), laissant derrière elles des traînées de fumée blanche.

Le ministère taïwanais de la Défense a déclaré mardi à 6 h (22 h GMT lundi) avoir détecté 130 avions militaires chinois ainsi que 22 navires autour de l'île en 24 heures. Il s'agit du nombre le plus élevé d'avions chinois signalés en une seule journée depuis le 15 octobre 2024.

Dans un communiqué du Commandement des zones orientales de l'APL (armée chinoise), une carte montre cinq espaces autour de Taïwan où il est prévu que des "tirs à munitions réelles" soient organisés de 8 h à 18 h locales mardi, dans le cadre de ces exercices nommés "Mission Justice 2025".

"Un sérieux avertissement", selon Pékin

Les troupes chinoises se focalisent sur "les patrouilles de préparation au combat air-mer, la saisie conjointe de la supériorité globale, le blocus de ports et de zones clés, ainsi que la dissuasion multidimensionnelle", a souligné lundi le colonel Shi Yi, porte-parole du Commandement chinois. Ces exercices sont "un sérieux avertissement adressé aux forces séparatistes de 'l'indépendance de Taïwan' et ils constituent une action légitime et nécessaire pour préserver la souveraineté et l'unité nationale de la Chine", a jugé l'officier.

Taïwan a pour sa part déclaré que certaines des zones désignées par la Chine pour ces manœuvres se trouvaient à moins de 12 milles marins (une vingtaine de kilomètres) de ses côtes.

L'Administration de l'aviation civile taïwanaise a fait savoir que Pékin avait décrété une "zone de danger temporaire" pour une durée de dix heures mardi, "ce qui devrait perturber le trafic aérien dans la région". Conséquence, selon elle, plus de 100 000 passagers répartis sur 857 vols intérieurs, internationaux et de transit, seront affectés dans la journée.

Donald Trump ne croit pas à une invasion

Taïwan a indiqué lundi avoir "mené un exercice de riposte rapide", et annoncé avoir détecté 89 avions militaires, ainsi que 28 navires de guerre et des garde-côtes chinois, à proximité de son territoire. "En réponse au mépris des autorités chinoises pour le droit international et à leur utilisation de l'intimidation militaire pour menacer les pays voisins, Taïwan exprime sa ferme condamnation", a réagi la porte-parole de la présidence de Taïwan, Karen Kuo.

Le président américain Donald Trump a dit lundi ne pas être préoccupé par ces manœuvres, affirmant "ne pas croire" que son homologue chinois Xi Jinping puisse ordonner une invasion. 

La Chine considère Taïwan comme faisant partie de son territoire et menace de recourir à la force militaire pour s'en emparer. Les tensions dans le détroit ont été ravivées par une vente d'armes massive de Washington à Taipei mi-décembre, la deuxième depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, pour 11,1 milliards de dollars au total, soit le montant le plus important depuis 2001. 

Avec AFP