
Des partisans de la coalition séparatiste du STC manifestent à Aden, le 25 décembre 2025. © AP
La coalition dirigée par l'Arabie saoudite a annoncé mardi 30 décembre avoir ciblé des cargaisons d'armes et de véhicules au Yémen, débarqués de bateaux en provenance des Émirats arabes unis, quelques jours après avoir prévenu qu'elle riposterait à toute action militaire des séparatistes.
"En raison des risques et de l'escalade que représentent ces armes, qui menacent la sécurité et la stabilité, les forces aériennes de la coalition ont mené ce matin une opération militaire limitée visant les armes et les véhicules de combat qui avaient été déchargés des deux navires dans le port d'al-Mukalla", a rapporté l'agence officielle saoudienne SPA.
La coalition avait appelé samedi les séparatistes yéménites à se retirer "pacifiquement" des provinces récemment conquises. Ces annonces interviennent après des frappes sur des positions des séparatistes, qui les avaient imputées au voisin saoudien, allié du gouvernement yéménite.
La coalition appelée à la rescousse
Soutenu par les Émirats arabes unis, le mouvement séparatiste du Conseil de transition du Sud (STC) s'est emparé ces dernières semaines de vastes portions de territoire notamment dans l'Hadramout, sans rencontrer de grande résistance. Et ses partisans l'appellent à rétablir un État dans le sud du Yémen, où une République démocratique et populaire a été indépendante entre 1967 et 1990.
Dans ce contexte tendu, le gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale a demandé vendredi à la coalition militaire de prendre des "mesures" pour le soutenir.
Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, avait appelé vendredi à la "retenue", tout en évitant de prendre parti entre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, deux partenaires clés de Washington.
Ces nouvelles tensions pourraient fragiliser davantage encore le pays le plus pauvre de la péninsule arabique, au cœur de rivalités régionales. Un conflit a éclaté en 2014 entre d'un côté, le gouvernement et ses alliés, dont le STC, et de l'autre, les rebelles houthis pro-iraniens, faisant des centaines de milliers de morts, morcelant le pays et provoquant l'une des pires crises humanitaires au monde. Une trêve conclue en 2022 est globalement respectée.
La coalition dirigée par l'Arabie saoudite, rivale de l'Iran, avait été créée en 2015 pour apporter son soutien au gouvernement yéménite.
Avec AFP
