
La justice brésilienne a asséné jeudi un nouveau coup à l'ex-président Lula, en l'empêchant de quitter le Brésil quelques heures avant son départ pour l'Afrique, après l'avoir condamné la veille à une lourde peine de prison.
L'ex-président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a été empêché de quitter le territoire brésilien, jeudi 25 janvier, quelques heures avant de partir pour l'Éthiopie, où il devait assister à une conférence de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture).
Une humiliation pour celui qui avait été honoré en 2010 par la même FAO pour son action à la tête du Brésil afin d’éradiquer les situations de famine et de malnutrition dans son pays.
La confiscation de son passeport intervient au lendemain d'un grave revers subi par l'icône de la gauche brésilienne lors d'un procès qui a tenu en haleine le pays. Une cour d'appel de Porto Alegre a confirmé la condamnation de l'ancien président pour corruption passive et blanchiment d'argent pour avoir accepté un triplex d'une entreprise de construction.
Elle a également aggravé sa peine de prison d'un tiers, à 12 ans et un mois, tout en le laissant libre en attendant les recours. Les chances d'éligibilité de Lula, candidat à la prochaine présidentielle au Brésil, se sont considérablement réduites. Le Parti des travailleurs a toutefois annoncé jeudi qu'il serait bien candidat à la présidentielle d'octobre prochain.
Les avocats de Lula "consternés"
S'il n'a pas réagi publiquement à ce nouveau coup dur, ses avocats se sont rapidement déclarés "consternés" et ont contesté la qualification du juge fédéral à l'empêcher de quitter le territoire. La cour d'appel de Porto Alegre "avait été informée du voyage et n'avait pas imposé la moindre restriction", ont-ils expliqué dans un communiqué.
"Il n'y a pas d'empêchement légal à ce que l'ex-président Lula fasse un voyage à l'étranger", avait déclaré plus tôt à l'AFP l'un de ses avocats, Cristiano Zanin Martins.
Cette demande de retrait de son passeport avait été déposée, à titre individuel, par trois avocats, arguant des risques que l'ancien président demande l'asile politique à l'étranger. Lula est sous la menace de six autres procédures, le plus souvent pour corruption.
Il est malgré tout donné ultra-favori par les sondages au scrutin d'octobre et un tiers des Brésiliens seraient prêts à voter pour celui qui clame son innocence et se dit victime d'un "pacte diabolique", destiné à lui barrer la route vers un troisième mandat.
Avec AFP