
Si la banque britannique Barclays a annoncé un bénéfice de 8 % comparé à celui du même trimestre l'année dernière, celui d'HSBC s'élève en revanche à moitié moins qu'à la même époque, en 2008.
Reuters - Les créances douteuses continuent d'empoisonner le quotidien des plus grandes banques, comme en témoignent lundi les résultats de HSBC et Barclays, mais les deux établissements ont su surprendre les marchés en faisant état de bénéfices encourageants.
Les deux banques ont publié des résultats solides imputables au sursaut du crédit et des échanges commerciaux internationaux tout en montrant qu'elles avaient su grapiller des parts de marché à des concurrentes moins bien loties, expliquent des analystes.
Dans l'après-midi, le titre HSBC (HSBA.L) s'adjugeait 5,26% à 637,5 pence et Barclays (BARC.L) prenait 6,52% à 322 pence.
"HSBC a montré aujourd'hui qu'il était un acteur majeur du secteur bancaire mondial", commente Keith Bowman, analyste chez Hargreaves.
"Les bénéfices ont dépassé les attentes, on a fait taire les questions relatives à sa solidité financière par le biais de levées de fonds conséquentes alors que les décisions de la direction restent à l'abri des interventions publiques", ajoute-t-il.
HSBC a fait état d'un bénéfice imposable de cinq milliards de dollars pour les six premiers mois de l'année, soit moitié moins que les 10,2 milliards dégagés à la même époque l'année dernière.
Le résultat est cependant supérieur aux 4,9 milliards sur lesquels tablaient les 11 analystes de Reuters.
Barclays a de son côté fait état d'un bénéfice de trois milliards de livres, 8% de plus qu'au même trimestre l'année dernière. Le résultat est cependant inférieur aux 3,5 milliards de livres prédits par les analystes interrogés par Reuters.
HSBC a annoncé que ses créances douteuses avaient bondi de 39% à 13,9 milliards de dollars, tandis que celles de Barclays ont bondi de 86% à 4,6 milliards de livres (7,8 milliards de dollars).
"Il est possible que nous ayons passé ou que nous soyons sur le point de passer le point bas du cycle sur les marchés financiers", a déclaré le président d'HSBC, Stephen Green, dans un communiqué.
"Néanmoins, le calendrier, la forme et l'ampleur d'une éventuelle reprise de l'économie dans son ensemble restent hautement incertains."
Chez Barclays, certains signes montrent un ralentissement du rythme de la progression des dépréciations d'actifs, voire une stabilisation, mais les créances douteuses pourraient dépasser neuf milliards de dollars cette année, contre 5,4 l'année dernière.
Ces résultats confirment la tendance observée de l'autre côté de l'Atlantique où les banques américaines telles que JPMorgan (JPM.N) on vu reculer leurs revenus tirés des activités de banque d'investissement alors que les créances douteuses issues des métiers de banque de détail continuent de grimper.
La semaine qui s'est ouverte lundi devrait montrer que cette lame de fond a touché l'ensemble du compartiment. BNP Paribas (BNPP.PA), Unicredit (CRDI.MI) et Royal Bank of Scotland (RBS.L) devant à leur tour faire part de leurs résultats.
La particularité de HSBC et Barclays tient au fait qu'elles n'ont pas sollicité de soutien public contrairement à un grand nombre de leurs rivales.
Le ratio Tier 1 des engagements de HSBC par rapport aux fonds propres "durs" s'inscrivait à 10,1% fin juin alors qu'il n'était que de 8,3 % à la fin 2008. Cette progression s'explique principalement par la levée de 12,5 milliards de livres à laquelle elle a procédé en avril.
Barclays a quant à elle un ratio Tier 1 à 10,5% contre 8,6% six mois auparavant. Il devrait passer à 11,7% dès qu'elle aura finalisé la vente de Barclays Global Investors à BlackRock.