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"Merci qui? Merci François Hollande"

Au menu de cette revue de presse française, mardi 23 janvier, ce qu’Emmanuel Macron devrait à son prédécesseur, François Hollande. La petite histoire du Forum de Davos, où Donald Trump doit se rendre pour la première fois. Et des pratiques sportives néolibérales.

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Au menu de cette revue de presse française, le bilan de la rencontre, hier, au château de Versailles, entre Emmanuel Macron et 140 patrons de multinationales.

L’Elysée annonce 3,5 milliards d’euros d’investissements et la création de 2200 emplois en France. D’après Libération, il y aurait toutefois quelques nuances à apporter à «cet enviable tableau», notamment le fait que le président aurait un peu gonflé les chiffres, «s’arrogeant au passage les bénéfices de politiques initiées sous le quinquennat précédent». «Merci Hollande!», ironise le journal, auquel une «source ministérielle» aurait confié qu’il n’était «pas sûr» que les investissements annoncés hier «compensent les destructions d’emplois à venir dans les filières en crise, comme le diesel ou la grande distribution» - des investissements dévoilés ou simplement confirmés, comme ceux annoncés par le laboratoire pharmaceutique suisse Novartis, auquel le gouvernement prête l’intention d’investir 900 millions d’euros dans l’Hexagone - une décision prise et annoncée en 2015. Bref, dixit Libé, «sous la rupture apparente» avec le quinquennat de François Hollande, Emmanuel Macron s’inscrit, en réalité, dans «une grande continuité» - «à cette nuance près», que «les socialistes au pouvoir (auraient) équilibré (l’effort demandé aux Français) par une redistribution fiscale qui avait fait pousser les hauts cris aux classes dirigeantes», tandis qu’Emmanuel Macron aurait «pris le chemin inverse, le patronat gardant quant à lui le meilleur des deux mondes», le meilleur d’avant et le meilleur d’après 2017.

C’est une analyse proche des critiques lues du côté de l’Humanité. D’après le journal, Emmanuel Macron aurait aussi pu montrer à ses invités d’hier le résultat de l’enquête annuelle de l’ONG Oxfam sur les inégalités dans le monde pour les inciter à investir encore davantage dans l’Hexagone – puisque ce document révèle que la France est «championne d’Europe pour la rémunération des actionnaires», avec 44 milliards d’euros reversés en 2017 par les entreprises du CAC 40 – «trois fois plus qu’il y a 15 ans, alors que le salaire moyen n’a augmenté que de 14% sur la même période», selon Oxfam.

La question des inégalités dans le monde, sera justement au menu du Forum économique de Davos qui s’ouvre aujourd’hui. Les patrons des 1000 premières entreprises du monde et 70 chefs d’Etat et de gouvernement vont réfléchir à la façon de «construire un avenir commun dans un monde fracturé». Le Forum de Davos, que son fondateur, Klaus Schwab, présente dans le Figaro comme «le sanatorium chic de l’économie mondiale». Le journal raconte que Schwab avait choisi cette station suisse en 1971, alors qu’il était jeune professeur de management à l’université de Genève, pour y tenir le premier Forum européen du management. «A l’époque, nous n’étions guère plus de deux cents industriels européens et professeurs d’économie, venus débattre des méthodes américaines de gestion», se souvient un patron français. 48 ans après, Klaus Schwab est toujours aux commandes et son Forum est devenu une grand’messe planétaire, dont la vedette, cette année, sera américaine. Donald Trump a finalement répondu «oui» à l’invitation de Klaus Schwab, selon les Echos, qui précisent que ce sera le premier Davos du président américain. Le journal évoque une «Trumpmania» qui «risque d’effacer la visibilité des efforts européens», de voler la vedette aux Européens, attendus en nombre, cette année.

Un mot, également, de la décision du gouvernement d’abandonner le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique. Une médiation a été mise en place pour organiser le départ des «zadistes» - ces opposants au projet d’aéroport, qui occupent toujours les lieux. Cette médiation doit s'échelonner sur plusieurs semaines et s'achever le 30 mars, au moment de la fin de la trêve hivernale – c’est en tout cas l’ultimatum qu'a fixé le Premier ministre Édouard Philippe pour expulser les occupants sans titre de propriété. Les négociations s’annoncent difficiles, des difficultés peuvent encore survenir, mais pour le géographe Philippe Subra, qui signe une tribune sur ce sujet dans Libération, l’opération du gouvernement est déjà un succès. «L’opération d’exfiltration à laquelle viennent de se livrer Emmanuel Macron, Edouard Philippe et le ministre de l’Environnement Nicolas Hulot a été remarquablement conçue et parfaitement exécutée», juge-t-il, en saluant notamment l’idée d’une commission de médiateurs, «au casting soigné, qui a travaillé six mois, avant de présenter un rapport ostensiblement équilibré». Philippe Subra se réjouit aussi de voir progresser «l’idée que tous les grands projets ne sont pas utiles et que la protection de la biodiversité, des zones humides ou des terres agricoles doit être prioritaire».

Un mot de sport, pour terminer à l'attention des adeptes de pratiques sportives à haute intensité, comme le CrossFit, ce mélange d’haltérophilie, de gymnastique et d’endurance, ou comme la boxe thaïe. Sachez, si vous les pratiquez, que vous prolongez ainsi, sans même en avoir conscience, une culture de l’entreprise qui valorise le fait d’être toujours le meilleur, même tout seul - c’est en tout cas ce que pense le sociologue David Le Breton, interrogé par Le Monde, qui explique que la pratiquer ces sports extrêmes, c’est «être dans un affrontement symbolique avec les autres: aller plus loin, plus vite, être à la hauteur d’un affrontement physique. Le choc en retour (étant) la maltraitance du corps. Le prix à payer de (la) volonté de sortir épuisé». Voilà précisément pourquoi je ne pratique pas.

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