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Nouvelle nuit d'émeutes après les funérailles de l'adolescent

Des incidents ont éclaté après les obsèques d'Alexis Grigoropoulos, auxquelles des milliers de personnes ont assisté dans la banlieue d'Athènes. Manifestants et policiers s'affrontent de nouveau dans plusieurs villes du pays.

Consultez le témoignage et les photos de Zoé Kazakis. Cette étudiante de 22 ans, retranchée dans la faculté d'économie à Athènes,  joue le rôle de coordinatrice avec les autres établissements mobilisés.

 
La tension ne retombe pas en Grèce alors que le jeune homme de 15 ans, abattu samedi à Athènes par un policier, a été enterré, ce mardi en milieu d’après-midi, dans le cimetière de Paleo Faliro, une banlieue de la capitale grecque.

Contactée par FRANCE 24, Vassia, une jeune étudiante en sociologie d’Athènes, est au premier rang des manifestations : "Les heurts ont commencé à quelques centaines de mètres du cimetière juste après l’enterrement. La police a rapidement fait usage de gaz lacrymogène avant d’embarquer plusieurs jeunes, dont certains qui ne se montraient pourtant pas violents."

"Des hooligans parmi les manifestants"

Au quatrième jour d’affrontements dans le pays, le Premier ministre, Costas Karamanlis, a prévenu que son gouvernement ne manifesterait aucune indulgence envers les émeutiers. Mais les manifestations ne faiblissent pas, souvent émaillées de scènes de pillages. Vassia refuse cependant l’amalgame entre manifestants et casseurs : "Dans les manifestations, les plus violents sont des hooligans, plus habitués aux stades de football. Mais les exactions commises par cette minorité ne doivent pas masquer le vrai ras-le-bol de la communauté étudiante."

Parties d’Athènes après le décès du jeune homme samedi, les violences ont rapidement gagné le pays tout entier, selon la correspondante de FRANCE 24 en Grèce, Alexia Kefalas : "On manifeste dans les grands centres universitaires mais aussi dans les petites villes, dans les villages et dans les îles où il n’y a pas d’université". Embourbée depuis des mois dans une série de scandales, la classe politique est désormais confrontée à la radicalisation d'une jeunesse minée par l'insécurité. "Les jeunes n’ont simplement plus confiance en l’avenir", analyse Alexia Kefalas.

Le mouvement gagne même plusieurs villes européennes. Une soixantaine d'étudiants grecs se sont brièvement introduits, ce mardi, à l'intérieur du consulat de Grèce à Paris. Pour Alexia Kefalas, l’ampleur du mouvement au sein de la jeunesse grecque ne constitue pas une surprise : "Cette situation couvait depuis plusieurs années, la tragédie de samedi soir a simplement mis le feu aux poudres."