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Donald Trump a confirmé, vendredi, la levée des sanctions économiques sur le nucléaire iranien, mais il a lancé un ultimatum à ses partenaires européens pour durcir les conditions de l’accord de 2015, afin d'éviter un retrait de Washington.
"C'est la dernière chance", a martelé Donald Trump évoquant le dossier du nucléaire iranien. Le président américain a confirmé, vendredi 12 janvier, la levée des sanctions économiques dont bénéficie l'Iran aux termes de l'accord sur le nucléaire de 2015 mais a fixé un ultime délai pour renforcer cet accord.
"En l'absence d'un tel accord, les États-Unis ne suspendront pas à nouveau les sanctions" contre l'Iran levées depuis 2015 "afin de rester dans l'accord sur le nucléaire iranien", a prévenu le président américain dans un communiqué. "Et si à tout moment j'estime qu'un tel accord n'est pas à notre portée, je me retirerai de l'accord" de 2015 "immédiatement", a-t-il menacé.
Le Congrès oblige le président à redire périodiquement s'il certifie que l'Iran applique l'accord de Vienne et à émettre une dispense pour que les sanctions américaines restent suspendues. Donald Trump a émis cette dispense vendredi, mais pour la dernière fois, a-t-on ajouté de même source.
Le fait nouveau est qu'il donne donc au Congrès des États-Unis et aux pays européens parties prenantes une date limite pour améliorer les termes d'un accord qu'il juge trop favorable envers Téhéran.
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Pression européenne
Depuis son arrivée au pouvoir, Donald Trump ne fait pas mystère de son intention de voir annulée cette convention d'encadrement du programme nucléaire iranien signée à Vienne en juillet 2015. Cette convention a été conclue entre l'Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies (Chine, France, Royaume-Uni, États-Unis et Russie) plus l'Allemagne et l'Union européenne.
Les partenaires européens des États-Unis ont multiplié les pressions ces derniers jours pour convaincre Donald Trump de ne pas torpiller l'accord de Vienne.
Le président français, Emmanuel Macron, a ainsi téléphoné à son homologue américain jeudi pour lui demander de respecter l'accord de Vienne, tandis que la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et l'Union européenne ont lancé un appel commun.
Samedi, le président français a défendu "le nécessaire respect par toutes les parties" de l'accord auprès du président israélien Benjamin Netanyahou, qui l'exhortait, comme son homologue américain, à "revoir" cet accord, a indiqué l'Élysée.
De nouvelles sanctions
Tout en maintenant la levée des sanctions économiques, Donald Trump a décidé d'imposer de nouvelles sanctions ciblées contre l'Iran, a-t-on fait savoir vendredi. Elles visent 14 entités et hommes d'affaires et des personnalités de la République islamique. Parmi ces dernières, figure le chef de l'appareil judiciaire, l'ayatollah Sadeq Larijani.
Dans un communiqué, le département du Trésor écrit que ce proche du guide suprême de la Révolution iranienne, l'ayatollah Ali Khamenei, s'est rendu coupable "de graves violations des droits de l'homme en Iran".
Avec Reuters et AFP