Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki s'est rendu, pour la première fois en trois ans, au Kurdistan irakien, dans le but de régler les problèmes entre le gouvernement central et la région autonome, notamment la question du pétrole.
AFP - Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki est arrivé dimanche au Kurdistan, pour la première fois depuis son accession à ce poste en 2006, afin de régler les différends qui l'opposent aux dirigeants de la région autonome, selon le correspondant de l'AFP.
Arrivé à 10H45 (07H45 GMT), il a été reçu à l'aéroport de Souleimaniyeh par le président et le vice-Premier ministre irakiens Jalal Talabani et Barham Saleh, tous les deux d'origine kurde, et Kosrat Rassoul, le vice-président de la région autonome du Kurdistan.
Selon le député kurde Mahmoud Othmane, "il restera deux jours et rencontrera dimanche à Doukan M. Talabani, le président de la région du Kurdistan Massoud Barzani et d'autres personnalités kurdes".
"Cette visite est très positive et favorise le dialogue pour régler les problèmes entre le gouvernement central et le Kurdistan", avait indiqué samedi ce député.
Centre touristique fréquenté l'été, Doukan est situé à 75 km nord-ouest de Souleimaniyeh. Après 1991, Doukan est devenu le quartier général de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK).
Lors des dernières élections présidentielle et législatives, M. Barzani a été largement réélu à son poste et les deux grands partis historiques, le Parti Démocratique du Kurdistan (PDK) et l'UPK, ont obtenu la majorité absolue au Parlement régional, selon les résultats officiels annoncés mercredi par la commission électorale irakienne.
Juste après avoir rencontré le secrétaire américain à la Défense Robert Gates, le président Barzani avait annoncé mercredi l'ouverture prochaine de négociations avec le gouvernement de Bagdad pour résoudre les différends qui risquent de dégénérer en conflit armé entre Arabes et Kurdes.
Lors d'un rassemblement électoral il y a deux semaines, M. Barzani avait cité une série de questions litigieuses empoisonnant les relations entre les deux parties.
Il a évoqué les "territoires disputés" revendiqués par le Kurdistan comme la province de Kirkouk, le statut des combattants kurdes des peshmergas, la loi sur la répartition des revenus pétroliers, l'exercice du pouvoir par M. Maliki jugé trop personnel, et une meilleure répartition des ethnies au sein de l'armée.
Le général américain Ray Odierno, le commandant des troupes en Irak, a indiqué pour sa part que les tensions entre le gouvernement du Kurdistan et celui de Bagdad étaient "la première source d'instabilité" en Irak.
Bagdad et le Kurdistan se disputent le contrôle de plusieurs zones, dont la ville de Kirkouk, dont le sous-sol regorge de pétrole.