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Tunisie : les manifestants maintiennent la pression

Des échauffourées ont eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi en Tunisie entre manifestants et forces de l'ordre. La population se mobilise depuis lundi pour dénoncer les hausses des tarifs sur les produits de consommation courante.

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Tunisie : les manifestants maintiennent la pression

Le mouvement de contestation contre les mesures d'austérité ne faiblit pas en Tunisie. Le Front populaire, coalition de l'opposition tunisienne, a appelé mardi 9 janvier, à la poursuite du mouvement de contestation contre le budget 2018, considéré comme "injuste". De son côté, le secrétaire général du puissant syndicat Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, a réclamé une augmentation du salaire minimum et de l'aide aux familles nécessiteuses, rapporte l'agence de presse TAP.

Résultat : plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés mardi sur l'avenue Habib Bourguiba, dans le centre de Tunis. Aucun incident n'a été signalé. En revanche, la police a fait usage de gaz lacrymogènes contre des manifestants antigouvernementaux qui envahissaient un supermarché de la capitale. Des heurts ont opposé également les forces de l'ordre à des manifestants dans deux quartiers de la capitale.

Dans le reste du pays, le ministère de l'Intérieur fait état d'une tentative d'incendie d'un commissariat de police à Jelma, dans le centre du pays. De nouveaux incidents ont également été signalés à Tébourba (ouest), après les funérailles d'un homme tué lundi au cours d'une manifestation contre la vie chère. Depuis le 1er janvier, des hausses de prix ont été constatés sur les carburants, les ventes de voiture, les services de téléphonie et d'accès à Internet ou les nuitées en hôtel.

L'opposition accuse le gouvernement conduit par Youssef Chahed de cibler injustement les pauvres et les classes moyennes par ces mesures d'austérité.

Tourisme en berne

Confronté à la baisse de la fréquentation touristique et des investissements étrangers, le gouvernement tunisien dit n'avoir d'autres solutions que ces hausses de prix pour tenter de réduire le déficit public. Il entend ainsi répondre aux exigences des partenaires financiers de Tunis, Fonds monétaire international (FMI) en tête, qui a négocié l'an dernier une ligne de crédit de 2,8 milliards de dollars en échange de réformes économiques.

La chute du dinar tunisien, qui est passé lundi pour la première fois au-dessus du seuil symbolique de trois dinars pour un euro, accentue les difficultés.

Le Premier ministre a pour sa part lancé un appel au calme, annonçant une amélioration de la conjoncture économique cette année. Admettant le droit de ses compatriotes à manifester, il a en revanche déclaré que les violences étaient inacceptables. "Les gens doivent comprendre que la situation est exceptionnelle et que notre pays est confronté à des difficultés, mais nous pensons que 2018 sera la dernière année difficile pour les Tunisiens", a-t-il dit.

Avec AFP