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Le régime syrien a lancé une série de raids aériens sur l'enclave assiégée de la Ghouta

Les forces gouvernementales syriennes ont lancé, samedi, plusieurs raids aériens dans la Ghouta orientale, faisant plus d'une dizaine de victimes. Cette enclave rebelle à l'est de Damas est assiégée par l'armée de Bachar al-Assad depuis 2013.

Des raids aériens du régime syrien et de son allié russe ont bombardé, samedi 6 janvier, la Ghouta orientale, une enclave rebelle assiégée près de Damas et attaquée quotidiennement. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), 17 personnes ont trouvé la mort dans ces raids et 35 autres ont été blessées.

Les frappes les plus meurtrières ont eu lieu à Hamouria, où 12 civils – dont quatre enfants – ont péri. Deux civils ont également été tués dans la ville de Madira et trois autres à Erbine, selon l'OSDH.

Des scènes de chaos à Hamouria

Un correspondant de l'AFP dans la ville d'Hamouria a pu voir des immeubles résidentiels détruits par les raids du jour, les façades béantes, écroulées dans des rues couvertes de décombres. Habitants et Casques blancs (secouristes travaillant en zone rebelle) participaient aux opérations de secours.

Courant devant une voiture en flammes, un homme portait dans ses bras un garçon en pleurs, un autre le corps apparemment sans vie d'un enfant, au milieu de rues jonchées de gravats, selon le correspondant de l'AFP.

"Un projectile est tombé tout près. Le souffle de l'explosion m'a projeté sur cinq mètres", a confié de son côté Moustafa Abou Badr, 33 ans, légèrement blessé au front.

Depuis plusieurs jours, le régime tente de briser le siège de sa seule base militaire dans la Ghouta orientale. Cette région à l'est de Damas, assiégée depuis 2013 par le régime, est le théâtre d'une grave crise humanitaire et de sanglants raids aériens de l'armée de Bachar al-Assad. Hautement stratégique, son contrôle permet aux rebelles de tirer pour leur part régulièrement roquettes et obus meurtriers sur la capitale.

"La résistance dans la Ghouta orientale est devenue une source d'embarras majeure pour le régime, qui se proclame comme le vainqueur en Syrie face à la rébellion", affirme à l'AFP Joshua Landis, spécialiste de la Syrie et professeur à l'Université d'Oklahoma, aux États-Unis.

Pour Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, l'enclave reste le "talon d'Achille" du régime. "Les groupes rebelles y sont puissants et représentent une menace directe pour la capitale", estime-t-il.

"On peut s'attendre à plus de pressions sur les milices de la Ghouta, pour les obliger à se rendre, accepter une réconciliation ou la déportation vers Idleb", pronostique Joshua Landis.

Avec AFP