Prévue pour 2050, la disparition progressive des cacaotiers pourrait finalement être contrée par des prouesses génétiques.
Selon une étude de l'agence américaine National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), le monde pourrait connaître une grande pénurie de chocolat d'ici 2050, à cause du réchauffement climatique. Une nouvelle inquiétante pour tous les consommateurs de chocolat, mais surtout pour les 40 à 50 millions de personnes dont les revenus proviennent exclusivement de la cultivation des fèves de cacao, comme le rapporte la World Cocoa Foundation.
D'ici les trente prochaines années, la température globale de la Terre devrait augmenter de 2,1°C. Un changement climatique fatal pour certains arbres comme le cacaotier, qui ne peut survivre que dans des conditions très spécifiques – notamment une forte humidité –, autour du parallèle de l'équateur. La disparition des cacotiers empêcherait les chocolatiers de récolter la matière première de leur produit – les fèves de cacao –, et le chocolat viendrait donc à disparaître.
La Côte d'Ivoire et le Ghana, premiers producteurs mondiaux de cacao, risquent d'être obligés de déplacer leurs plantations en altitude à cause de ces hausses de température, explique encore NOAA. Cette situation menace des dizaines de milliers d'empois dans les deux pays.
Cependant, des chercheurs de l'Université de Californie à Berkeley et de l'Université de Californie à San Francisco se sont réunis au sein de l'Innovative Genomics Institue (IGI) – un centre de recherche dédié à l'étude du génome – se sont penchés sur la question. Dans un article publié sur le site de l'IGI, ils expliquent utiliser CRISPR-Cas9, les "ciseaux à découper l'ADN", afin d'essayer de générer une plante capable de braver les changements climatiques.
"En altérant son ADN, le cacaotier pourrait devenir résistant aux maladies causées par ces évolutions de température", explique Brian Staskawicz, professeur à l'Université de Californie à Berkeley.
CRISPR-Cas9 est une technologie découverte en 2012 et dont l'utilisation s'est popularisée ces deux dernières années, grâce aux avancées scientifiques. Ce n'est pas la première fois que des scientifiques utilisent cette manipulation génétique : en 2017, elle avait permis de changer la couleur d'une fleur, de protéger des vignes de la moisissure et des insectes ou même de retirer le virus du sida d'une souris malade.
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