logo

Erdogan ordonne de nouveaux limogeages au sein des institutions turques

Plus d'un an après le putsch raté de juillet 2016, Ankara a ordonné dimanche le limogeage de plus de 2 700 fonctionnaires pour prétendus liens avec des organisations "terroristes" et a annoncé vouloir en recruter 110 000 en 2018.

Les autorités ont ordonné dimanche 24 décembre le limogeage de plus de 2 700 personnes travaillant dans des institutions publiques en raison de leurs liens supposés avec des organisations "terroristes". Depuis le coup d'État avorté de juillet 2016, plus de 140 000 ont été ainsi limogées ou suspendues.

Un total de 2 756 individus ont été renvoyés de leurs postes au sein de différents corps publics, incluant les ministères de l'Intérieur, des Affaires étrangères et de la Défense, selon un décret publié au journal officiel. Parmi les personnes congédiées figurent notamment 637 militaires et 105 universitaires.

Le décret stipule que ceux qui ont été visés sont soit membres, soit en lien avec des organisations "terroristes" ou des structures qui agissent contre la sécurité nationale. Le texte ordonne également la fermeture de 17 institutions à travers la Turquie, dont deux journaux et sept associations.

Le Premier ministre turc, Binali Yildirim, a par ailleurs annoncé que la Turquie projetait de recruter 110 000 fonctionnaires l'année prochaine. Quelque 36 000 postes seront notamment ouverts dans la fonction publique hospitalière et 20 000 dans l'éducation, a précisé le chef du gouvernement, qui s'exprimait dans la ville de Kilis.

Après la tentative de coup d'État du 15 juillet 2016, le gouvernement a instauré un état d'urgence, renouvelé à cinq reprises, la dernière fois en octobre 2017.

Le "virus" de l'influence Gülen

La Turquie accuse le prédicateur Fethullah Gülen, installé aux États-Unis, et son mouvement Hizmet ("Service" en turc) d'avoir commandité et mené la tentative de renversement du président Recep Tayyip Erdogan. Les autorités turques qualifient le mouvement de Gülen de groupe terroriste et l'appellent "organisation terroriste des partisans de Fethullah" ("FETO").

Mais le prédicateur, qui dit être à la tête d'un réseau pacifique d'ONG, d'entreprises et d'écoles, nie toute implication dans le putsch avorté et tout lien avec le terrorisme.

Ankara accuse également Gulen et ses partisans d'avoir infiltré les institutions étatiques. Dans le but de se débarrasser de ce que Erdogan appelle le "virus" de l'influence Güleniste, le pouvoir turc s'est lancé dans une vaste purge des organes de l'Etat, ce qui a soulevé l'inquiétude des pays occidentaux.

Formations pro-kurdes

De nombreuses personnes ont été arrêtées pour des liens supposés avec les formations kurdes qualifiées de terroristes par Ankara, y compris le leader du principal parti prokurde, Selahattin Demirtas.

Les critiques accusent le gouvernement d'utiliser l'état d'urgence pour cibler les opposants au gouvernement, journalistes et militants prokurdes compris.

Avec AFP