
Le Congrès national africain (ANC) se réunit à partir de samedi pour élire son nouveau chef, en remplacement de Jacob Zuma. À deux ans d'élections générales qui s'annoncent délicates, le parti est en perte de vitesse.
Qui saura porter les couleurs de l'ANC lors des prochaines élections générales, dans deux ans, en Afrique du Sud ? Le Congrès national africain (ANC) se réunit à partir de samedi 16 décembre pour élire son nouveau chef en remplacement du très controversé Jacob Zuma.
Le vainqueur de cette course, qui se résume à un duel serré entre l'actuel vice-président Cyril Ramaphosa et l'ex-épouse du chef de l'État, Nkosazana Dlamini Zuma, se retrouvera en bonne position pour devenir le prochain chef de l'État en 2019.
L'ANC domine la vie politique sud-africaine depuis l'élection de Nelson Mandela en 1994, concrétisant la fin officielle du régime d'apartheid qu'il a combattu. Mais il est aujourd'hui profondément divisé et en perte de vitesse, affaibli par un taux de chômage record à 27,7 % et les multiples accusations de corruption qui visent Jacob Zuma.
Ce dernier a prononcé, samedi, un discours en ouverture de la conférence du parti. Il a admis que la population n'était pas "satisfaite" de l'ANC, notamment "en termes de corruption, de criminalité et d'emploi".
"Notre échec à régler les problèmes a commencé à peser sur notre mouvement", a-t-il ajouté. "Notre peuple est frustré quand nous perdons du temps à nous quereller entre nous, plutôt que de résoudre les défis quotidiens auxquels il est confronté."
"Marionnette" de Zuma ?
"On a perdu notre rôle de meneur de la société" sud-africaine, déplorait justement Cyril Ramaphosa juste avant l'ouverture de la conférence, prévue jusqu'à mercredi 20 décembre à Johannesburg.
Cet ancien syndicaliste de 65 ans, reconverti en richissime homme d'affaires, est soutenu par l'aile modérée du parti et très apprécié des marchés. Lors de sa campagne, il a dénoncé la corruption du clan Zuma. Ses détracteurs n'ont pas manqué de lui reprocher de ne pas avoir pris ses distances plus tôt avec le président.
Sa principale concurrente, Nkosazana Dlamini Zuma, 68 ans, ancienne ministre et patronne de l'Union africaine (UA), insiste sur la "transformation radicale de l'économie" au profit de la majorité noire, un thème cher à Jacob Zuma.
Elle a toutefois du mal à ne pas apparaître comme une "marionnette" de son ancien époux, selon Ben Payton, chercheur à Risk Brief. Ses critiques la soupçonnent d'avoir promis l'immunité judiciaire à Jacob Zuma, le père de ses quatre enfants.
Avec AFP