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Harcèlement sexuel : Trump réagit avec véhémence contre ses accusatrices et une sénatrice démocrate

Accusé de comportements sexuels déplacés par plusieurs femmes, dont une sénatrice démocrate, Donald Trump a répliqué avec véhémence sur Twitter, tout en sous-entendant que celle-ci était "prête à tout" contre de l'argent.

"Fake news !" Le président américain Donald Trump a fustigé, mardi via son compte Twitter, les "histoires inventées" des femmes qui l'accusent de s'être livré à des comportements sexuels déplacés à leur égard. Il s'en est aussi pris à la sénatrice démocrate Kirsten Gillibrand, affirmant dans un tweet chargé d'ambiguïté qu'elle était "prête à tout" pour de l'argent.

Despite thousands of hours wasted and many millions of dollars spent, the Democrats have been unable to show any collusion with Russia - so now they are moving on to the false accusations and fabricated stories of women who I don’t know and/or have never met. FAKE NEWS!

  Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 12 décembre 2017

C'est en début de journée, surnoms moqueurs à l'appui, que Donald Trump a dégainé. "En dépit de milliers d'heures perdues et de millions de dollars gaspillés, les démocrates ont été incapables de démontrer la moindre collusion avec la Russie", a-t-il lancé, dans une allusion à l'enquête du procureur spécial, Robert Mueller, sur les liens présumés de membres de son équipe avec Moscou. "Du coup, ils se tournent vers les fausses accusations et les histoires inventées de femmes que je ne connais pas et/ou que je n'ai jamais rencontrées. FAKE NEWS !".

"Calomnies sexistes"

Dans un autre tweet, le milliardaire s'est ensuite attaqué, sur un ton particulièrement violent, à la sénatrice de New York, Kirsten Gillibrand. La décrivant comme une personne qui, "il n'y a pas si longtemps, venait dans [son] bureau en suppliant pour des dons pour sa campagne", il a ajouté qu'elle était "prête à tout" pour obtenir ces financements.

Loin d'apaiser la polémique, sa virulente riposte a sans surprise suscité une avalanche de réactions indignées. "Je ne me tairai pas sur ce sujet, pas plus que les femmes qui ont tenu tête au président hier", a immédiatement réagi Kirsten Gillibrand, dénonçant des "calomnies sexistes".

You cannot silence me or the millions of women who have gotten off the sidelines to speak out about the unfitness and shame you have brought to the Oval Office. https://t.co/UbQZqubXZv

  Kirsten Gillibrand (@SenGillibrand) 12 décembre 2017

La sénatrice, dont le nom circule pour porter les couleurs démocrates lors de la présidentielle de 2020, avait été la première à appeler à la démission de son collègue démocrate Al Franken, accusé de gestes déplacés par plusieurs femmes.

La sénatrice Elizabeth Warren, elle-même cible d'attaques récurrentes de la part du milliardaire, a dénoncé les propos et les insinuations du 45e président des États-Unis. "Essayez-vous vraiment d'intimider et d'impressionner la sénatrice Gillibrand et de la faire taire par des sous-entendus salaces ?", a-t-elle lancé à l'adresse du président. "Savez-vous à qui vous vous attaquez ? Bon courage Donald Trump".

Are you really trying to bully, intimidate and slut-shame @SenGillibrand? Do you know who you're picking a fight with? Good luck with that, @realDonaldTrump. Nevertheless, #shepersisted. https://t.co/mYJtBZfxiu

  Elizabeth Warren (@SenWarren) 12 décembre 2017

De son côté, la démocrate de Californie Dianne Feinstein, a fustigé un "autre tweet répugnant" de la part de Donald Trump. "Cet homme a un problème, c'est aussi simple que cela", a ajouté la sénatrice, lui suggérant de supprimer son compte Twitter "pour le bien du pays".

54 élues démocrates réclament une enquête

Si, pendant plusieurs semaines, le mouvement #MeToo, lancé après les révélations sur le producteur hollywoodien Harvey Weinstein a semblé épargner le locataire de la Maison Blanche, la donne pourrait être en train de changer sur la question de son attitude vis-à-vis des femmes.

Trois d'entre elles, qui l'avaient déjà mis en cause durant la campagne présidentielle de 2016, se sont en effet retrouvées ensemble lundi sur un plateau de télévision pour réclamer au Congrès l'ouverture d'une enquête sur le président des États-Unis.

Rachel Crooks, ancienne réceptionniste à la Trump Tower de New York, a raconté comment, en 2005, alors qu'elle était âgée de 22 ans, le magnat de l'immobilier l'avait embrassée sans son consentement. "J'étais choquée, anéantie", a-t-elle témoigné, expliquant s'être sentie "un peu menacée".

Lundi, un groupe de 54 élues démocrates de la Chambre des représentants a adressé à la commission de Contrôle de la Chambre une lettre réclamant une enquête. "Nous ne pouvons pas ignorer la multitude de femmes qui ont formulé des accusations contre M. Trump", écrivent-elles.

La Maison Blanche, elle, a vigoureusement contesté toute connotation sexuelle dans ce tweet matinal. "Il faut avoir l'esprit mal tourné pour le lire comme ça", a déclaré Sarah Sanders, porte-parole de l'exécutif américain.

Donald Trump, a-t-elle assuré, a utilisé plusieurs fois la même terminologie par le passé, visant des femmes comme des hommes, pour dénoncer le clientélisme et la place de l'argent dans un système politique "qui ne fonctionne plus".

Avec AFP