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"Laurent Wauquiez, adroit ou à droite?"

Au menu de cette revue de presse française du lundi 11 décembre : l’élection de Laurent Wauquiez à la tête du parti Les Républicains, la victoire des nationalistes aux territoriales en Corse, l’inhumation du chanteur Johnny Hallyday à Saint-Barthélemy, et l’émoi "lourd comme un cheval mort" suscité par les paroles de sa chanson, "Que je t’aime".

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À la Une de la presse française, ce matin, l’élection, dès le premier tour, de Laurent Wauquiez à la tête du parti les Républicains.

«Parti pris», annonce L’Opinion, qui voit le très adroit, ou très à droite, c’est selon, président de la région Rhône-Alpes-Auvergne «se poser en premier opposant à Emmanuel Macron en vue de 2022». «Enfin capitaine !», déclare-t-il dans le dessin de Kak, où il apparaît seul, ou presque, sur une île déserte. Avec près de 75% des voix sur 100 000 votants, Laurent Wauquiez fait pourtant mieux que Nicolas Sarkozy en 2014, et devrait éviter «les procès en illégitimité», d’après Le Monde. «Une victoire étriquée, ou pire, un ballottage face à deux candidats très peu connus, aurait singulièrement compliqué ses premiers pas à la tête de LR», relève le journal, qui juge que Laurent Wauquiez a désormais «toute latitude pour tendre la main, sans donner trop d’importance, à ses adversaires».

D’après Le Figaro, «c’est maintenant que le plus dur commence». Le quotidien estime que nouveau président LR «doit encore prouver qu’il a la stature d’un leader», et «qu’il n’est pas le chef d’une formation repliée sur elle-même». «L’obstacle passé, l’avenir lui commande de rassembler le plus possible, (et) de tendre la main à cette France populaire que la droite a trop négligée ces dernières années», prévient le journal. Cette «France populaire», justement, n’a pas toujours goûté certains de ses propos, notamment sur le «cancer» de l’assistanat, pas plus que certains de ses pairs, qui n’ont pas renoncé à leurs ambitions, selon Le Parisien. «Notre droite n’est pas celle de Wauquiez. Si on veut conquérir le cœur des Français, c’est une droite ouverte, humaniste et proeuropéenne qu’il faut s’appuyer», fait-on savoir dans l’entourage de Valérie Pécresse. Xavier Bertrand, lui, serait persuadé que l’avenir se joue «en dehors des partis politiques» et François Baroin «n’exclurait rien», selon un stratège du parti.

À la une également, ce matin, la très large victoire des nationalistes aux élections territoriales en Corse. Cette victoire «ouvre la porte à des pourparlers tendus avec l’État sur l’autonomie» de l’île, selon Libération, auquel la tête de liste «Pé a Corsica», Gilles Simeoni, a confié son «immense bonheur» de voir le mouvement nationaliste «triompher finalement par la voie démocratique, après des années de criminalisation». «Le gouvernement serait fou de ne pas voir qu’aujourd’hui, la question corse peut enfin se régler par le haut», «la lame de fond actuelle doit aboutir à l’autonomie», annonce-t-il. «Si le gouvernement refuse la main tendue, il devra en assumer les conséquences». «Emmanuel Macron avait promis aux Corses du «pragmatisme», le voici au pied du mur», commente Le Figaro, qui juge le dossier d’autant plus difficile pour le président «qu’il ne bénéficie pas dans ce territoire d’une forte assise politique».

Emmanuel Macron assistera au sommet organisé demain, à Paris, avec une cinquantaine de chefs d’État pour «accélérer» la lutte contre le changement climatique. D’après Les Échos, ce «One Planet summit» a pour but de «sauver l’Accord de Paris», après l’annonce par Donald Trump du retrait américain, notamment en parvenant à mobiliser les acteurs de la finance. «Il n’est pas possible d’imaginer limiter le dérèglement climatique en dessous de 2 °C si le système financier continue de fonctionner comme avant, si ceux qui gèrent notre épargne n’alignent pas leurs investissements et les capitaux sur une trajectoire compatible avec la neutralité carbone», selon Pascal Canfin, de l’ONG environnementale WWF France.

Un mot, pour terminer, des obsèques de Johnny Hallyday. Après le grand hommage populaire qui lui a été rendu samedi à Paris, le chanteur sera enterré dans la plus stricte intimité en fin de journée sur l’île antillaise de Saint-Barthélemy , à près de 7000 km de la capitale. D’après Le Parisien, c’est le chanteur lui-même qui avait choisi d’être inhumé sur cette île paradisiaque, où il s’était fait construire une villa. Saint-Barthélémy a été touchée de plein fouet par l’ouragan Irma, il y a trois mois, mais devrait lui offrir tout de même un repos assez paisible. Ses fans, eux, continueront à écouter ses chansons, et à s’interroger sur les paroles de l’une des plus célèbres d’entre elles, «Que je t’aime», écrite en 1969. Une chanson où Johnny Hallyday «galopait dans les montagnes, les forêts, les champs de blé et les îles au trésor» de la femme aimée. Plus d’un demi-siècle ans plus tard, l’éditorialiste Daniel Schneidermann se souvient dans Libération de l’émoi de sa première écoute et se demande toujours pourquoi, soudain, sans prévenir, surgit dans cette chanson ce corps «lourd comme un cheval mort». «Vous le savez bien, salue Schneidermann, que ce n’était pas vraiment ce qu’on appelle de la «poésie». C’était autre chose. Fort, odorant, persistant, un peu gluant, quelque chose que vous ne savez toujours pas nommer, si longtemps après ».

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