logo

Au menu de cette revue de presse française du jeudi 7 décembre : l’hommage des journaux au chanteur Johnny Hallyday, disparu dans la nuit de mardi à mercredi à 74 ans, et la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem capitale d’Israël.

Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre i Phone ou sur tout autre mobile . Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook

À la une de la quasi-totalité de la presse française, ce matin, l’hommage au chanteur Johnny Hallyday, disparu hier à 74 ans.

«Salut les copains», titre Libération, qui salue la mémoire d’un «caméléon» et d’un «monument français». Le quotidien français loue tout à la fois son « aptitude à durer par la métamorphose, (sa) mentalité d’omnivore qui fait rock de toute chose, ce talent de Fregoli qui symbolise tout et son contraire, rebelle et réac, viveur plein de bon sens, anarchiste bien intégré, pile électrique dépressive, boxeur de la vie qui tombe et se relève dans une souffrance à la fois sincère et surjouée, buveur, noceur, séducteur et mari rangé, en boots ou en pantoufles». Autant de  caractéristiques qui «ont fait de cet écorché la mascotte bonhomme de quatre générations». «Où vas-tu Johnny?». «Au paradis des icônes du peuple», répond Libé. «Adieu Johnny» titre de son côté Le Figaro, évoquant la disparition d’un artiste qui a «inventé sa vie et hanté la nôtre». «On dira que ce n’était pas Elvis, que sa réputation n’a jamais franchi les frontières. OK. Mais c’était Johnny : un trésor national».

Johnny Hallyday, dont le sourire «légendaire» fait la Une du Parisien, tandis que l’Humanité a choisi de consacrer un cahier spécial à cette «passion française». «Avec lui, nous aurons dansé le rock et le twist, goûté les slows et la romance, réconcilié le blues et la chanson française», remercie L’Huma, qui n’a pas oublié que Johnny Hallyday avait chanté «chanté Chirac» et «aimé Sarkozy», mais qu’il avait aussi versé des cachets pour soutenir le mouvement des sidérurgistes lorrains en 1979 et fait plusieurs passages à la fête de l’Humanité, «parce que là était le peuple, les gens qu’il aimait et dont il se sentait».

Johnny Hallyday laisse derrière lui plus de 50 ans de chansons, des milliers de titres. «De «Que je t’aime» à «Allumer le feu», l’idole des jeunes laisse derrière lui un demi-siècle de tubes mémorables», «gravés dans le rock», d’après 20 minutes, qui le montre à la une dansant et chantant à ses débuts, à l’Olympia, le 26 octobre 1962.

Johnny Hallyday, à la Une, également, de la plupart des quotidiens régionaux. La Voix du Nord, où il compte d’innombrables fans, pleure la disparition de «la dernière idole», et L’Éveil de la Haute-Loire, celle de «la légende Johnny». Le Télégramme de Lorient a le blues : «Noir, c’est noir», titre le quotidien breton.

La mort de Johnny Hallyday a entraîné une vague d’émotion à-travers tout le pays. «La France pleure Johnny Hallyday», écrit Le Figaro, qui raconte les milliers de gestes qui ont accompagné l’annonce de sa disparition, les fans rassemblés une dernière fois devant son domicile, en région parisienne, ces employés de la RATP, qui ont rebaptisé la station de métro Duroc, à Paris, «Du rock Johnny», comme dans «rock and roll», les applaudissements des députés, debout dans l’Hémicycle. À cette France qui a le blues, le président de la République a promis un hommage national, selon Le Figaro, qui rapporte qu’Emmanuel Macron, en visite hier en Algérie, a assuré qu’il «rendrait hommage» au chanteur, sans en dire plus, le chef de l’État souhaitant d’abord consulter sa famille. Le journal rappelle que seule Joséphine Baker a eu droit à cet honneur, en 1975. L’événement, qui nécessite d’abord un décret présidentiel, implique une prise en charge des frais des obsèques par l’État, qui doit aussi assurer la sécurité du public.

On compte ce matin d’innombrables hommages et témoignages, mais s'il fallait en garder un seul, ce serait celui de la résistante et écrivain Elsa Triolet , elle aussi disparue, dont L’Humanité rappelle l’enthousiasme, au sortir d’un spectacle de Johnny Hallyday à l’Olympia. À l’époque, Johnny a tout juste 21ans, c’est une star naissante. Elsa Triolet, elle, a 68 ans et voici ce qu’elle dit de lui, il y a plus de 50 ans : «Je voudrais déjà être à demain, pour savoir ce qui va sortir de ce magnifique phénomène. Saura-t-il se prendre par la main lui-même? Je suis, comme vous le voyez, des «fans» de Johnny Hallyday. Vous trouvez cela grotesque ? Vous avez tort, je suis à un âge où, si on n’est pas un monstre, on aime ce qui est en devenir». «Je ne peux pas attendre l’an 2000 quand on invitera un Johnny de 56 ans, si mon compte est bon, à la Maison Blanche».

La Maison Blanche, qui a reconnu hier Jérusalem comme capitale d’Israël. La déclaration de Donald Trump «ébranle le Moyen-Orient», selon L’Humanité, condamnant une décision qui «nie les droits des Palestiniens et favorise l’affrontement religieux». «Trump souffle sur les braises», estime aussi La Croix, en prévenant que «rien ne sera possible si cette cité est l’objet d’un accaparement». La «gloire (de Jérusalem) est d’être un phare pour des hommes et des femmes du monde entier», écrit le journal, dont l’inquiétude est partagée par Libération. Le quotidien précise que le président américain a toutefois mentionné la «solution à deux États» comme issue possible. «De Paris à Téhéran, du Vatican à Istanbul, de Bruxelles, au Caire, toutes les chancelleries l’avaient imploré de ne pas le faire», «mais rien n’aura entamé la volonté de Donald Trump, à rebours de toute logique, d’allumer le feu».

Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse française (du lundi au vendredi, 6h23-7h10-10h40 heure de Paris) et la Revue de presse internationale (du lundi au vendredi à 9h10 et 13h10). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.