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États-Unis : accusé de harcèlement sexuel, le sénateur Al Franken va démissionner

Le sénateur américain Al Franken, accusé de gestes déplacés par plusieurs femmes, a annoncé jeudi qu'il allait démissionner. Ses collègues démocrates le poussent vers la sortie depuis plusieurs semaines.

Accusé depuis trois semaines de harcèlement sexuel par plusieurs femmes, le sénateur américain démocrate Al Franken a annoncé jeudi 7 décembre qu'il présenterait sa démission dans les prochaines semaines.

"Je sais, au fond de mon cœur, que je n'ai rien fait pour déshonorer cette institution, a-t-il déclaré lors d'un discours prononcé depuis l'hémicycle. Toutefois, j'annonce aujourd'hui que dans les prochaines semaines, je démissionnerai du Sénat." "Je m'en vais alors qu'un homme qui s'est vanté d'avoir agressé sexuellement des femmes occupe le Bureau ovale", a-t-il ajouté.

Un vent de changement au Congrès

Beaucoup d'élues et d'élus estiment que le Congrès américain se situe à un moment-charnière, un point de l'histoire où chacun doit, sans la moindre ambiguïté, adopter une politique de tolérance zéro envers tout comportement déplacé, a fortiori du harcèlement ou des agressions sexuelles.

C'est ce qui a poussé, mercredi en moins de 24 heures, 32 des 48 démocrates et apparentés du Sénat à appeler Al Franken, 66 ans, à la démission. Un mouvement lancé par un groupe de sénatrices après un nouveau témoignage.

Le Congrès a longtemps été une institution machiste. Aujourd'hui, les femmes ne représentent que 20 % des parlementaires. Mais il y 20 ans, elles n'étaient que 12 % ; il y a 30 ans, 5 %.

Nancy Pelosi, chef de l'opposition démocrate de la Chambre, qu'elle fut la première femme à présider de 2007 à 2010, s'est félicitée du changement de culture, illustré notamment par la désignation par le magazine Time, comme personnalité de l'année, des femmes ayant brisé le silence sur le harcèlement sexuel. "Notre pays a franchi le Rubicon, grâce à ces femmes", s'est félicitée Nancy Pelosi jeudi.

Avec AFP