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Cameroun : quatre militaires tués en zone anglophone

Quatre militaires ont été tués, dans la nuit de mardi à mercredi, en zone anglophone du Cameroun (sud-ouest). La sécurité dans ces régions, en proie à une grave crise socio-politique depuis un an, s'est dégradée en quelques semaines.

Nouvel incident en zone anglophone dans le sud-ouest du Cameroun. "Quatre militaires ont été tués vers 2 h du matin [dans la nuit du mardi 28 au mercredi 29 novembre] dans la zone Mamfe", dans le Sud-Ouest, a affirmé une source proche de l'armée.

En moins d'un mois, ce sont huit militaires camerounais qui ont tués en zones anglophones, dans des attaques attribuées par le gouvernement aux séparatistes anglophones.

La population anglophone de ce pays d’Afrique centrale représente environ 20   % de ses 23 millions d'habitants. Depuis novembre 2016, cette minorité proteste contre sa marginalisation, certains exigeant le fédéralisme, d'autres la sécession. Yaoundé rejette ces deux options.

Couvre-feu, fouilles, contrôles des armes à feu…

À mesure que les autorités camerounaises ont accru la pression sécuritaire et la répression des manifestations séparatistes, les rangs des sécessionnistes se sont étoffés ces derniers mois, en même temps que se sont multipliés les incidents : opérations ville morte sévèrement réprimées, bâtiments officiels et écoles incendiés, personnalités politiques prises à partie, etc... Sept bombes artisanales ont explosé sans faire de victimes.

La sécurité dans ces régions, en proie à une grave crise socio-politique depuis un an, s'est considérablement dégradée en quelques semaines.

Couvre-feu, restrictions de mouvement et contrôle des armes à feu ont été imposés dans plusieurs localités de cette région frontalière du Nigeria pour tenter de juguler la montée des violences. Les militaires mènent également fouilles, opérations de sécurisation et perquisitions dans les bastions sécessionnistes, réprimant toute violation du couvre-feu.

Mi-octobre, à la demande du président Paul Biya, le gouvernement a tenté d'amorcer un nouveau "processus de dialogue" avec les populations, sans aucun résultat concret à ce jour.

Avec AFP