Les quatre principales formations de l'opposition moldave totalisent jeudi 50,7 % des voix, devançant les communistes, qui ne recueillent que 45,1 %. Il s'agit de résultats quasi-définitifs, 97,5 % des bulletins ayant été dépouillés.
REUTERS - L'opposition moldave, pro-occidentale, s'est déclarée jeudi prête à constituer une large coalition, les résultats des législatives de mercredi, encore partiels, montrant que les communistes sont en recul par rapport au scrutin du 5 avril.
Alors que 97,5% des bulletins de vote étaient dépouillés, les communistes recueillaient 45,1% des voix, ce qui leur donnerait 48 des 101 sièges du parlement. Or, il leur en faudrait 61 pour pouvoir imposer à eux seuls leur candidat à la présidentielle.
C'est le parlement qui élit le chef de l'Etat en Moldavie. Le président sortant, le communiste Vladimir Voronine, ne peut briguer un troisième mandat. A 68 ans, il entend cependant continuer à jouer un rôle politique de premier plan et a conduit la campagne électorale de son parti, le PCM (Parti des communistes de Moldavie).
Aux précédentes législatives, le 5 avril, les communistes avaient obtenu près de 50% des voix, ce qui leur donnait 60 des 101 sièges parlementaires contre 41 à l'opposition. Mais il manquait une voix, cruciale, au camp de Vladimir Voronine pour pouvoir faire élire son candidat à la présidence.
Les quatre principales formations de l'opposition totalisent jeudi 50,7% des suffrages, ce qui équivaudrait à 53 sièges.
En deuxième position, aux législatives de mercredi, viennent les Libéraux démocrates (opposition), avec 16,4% selon les résultats presque définitifs.
Les Libéraux arrivent en troisième position avec 14,4% et les Démocrates sont quatrièmes avec 12,5%. L'alliance Notre Moldavie est en cinquième place à 7,4%.
Le dirigeant des Libéraux démocrates a annoncé dans la nuit que l'opposition chercherait à former une large coalition d'opposition aux communistes.
"La démocratie et la vérité ont enfin été victorieuses. Nous nous battions pour ça depuis longtemps, avec bien des difficultés", a déclaré à Reuters Vlad Filat.
"Il y aura bel et bien une coalition, une large coalition dans les intérêts de la population. Nous trouverons le compromis nécessaire et un accord afin que la Moldavie soit enfin gouvernée démocratiquement", a-t-il continué.
Ces nouvelles législatives ont été provoquées par la dissolution, le 15 juin, du Parlement élu deux mois plus tôt, faute d'accord sur l'élection d'un successeur à Vladimir Voronine à la tête de l'Etat.
La participation a été plus élevée mercredi que le 5 avril puisque, selon la commission électorale, 58,8% des 2,6 millions d'électeurs inscrits sont allés voter, contre 54% au précédent scrutin.
Les résultats d'avril avaient déclenché de violentes manifestations de jeunes qui avaient mis à sac la présidence et le siège du Parlement à Chisinau. Vladimir Voronine avait accusé la Roumanie voisine d'être à l'origine de ces troubles.
Les communistes prônent un "partenariat stratégique" avec la Russie tout en souhaitant un rapprochement avec l'Union européenne. Ils soupçonnent la Roumanie de chercher à absorber la Moldavie, qui lui a appartenu par le passé et avec laquelle Bucarest conserve des liens historiques et linguistiques.
La Russie maintient des troupes dans la région séparatiste moldave de Transnistrie, où vivent des russophones, et répond à plus de 90% des besoins énergétiques du pays. Elle lui a promis 500 millions de dollars de prêts pour faire face à la crise.
La campagne a mis en évidence un fossé entre l'électorat de Voronine, souvent rural et pauvre, et les électeurs urbains de ses adversaires, qui comptent beaucoup de jeunes et aspirent à intégrer l'Europe.