On l’attendait depuis un moment, ce premier camion de Tesla qui devait "révolutionner" les transports routiers. Dans la soirée du jeudi 16 novembre, dans un parking de l’aéroport municipal de Hawthrone (Californie), à proximité du siège de SpaceX, Elon Musk a présenté sa bête entièrement électrique et capable de rouler 800 km sans recharge.

Mais avant de voir ce dont est capable le premier camion de l’entreprise de la Silicon Valley et ce qu’il a sous le capot, on se dit qu’il est plus simple de dire ce que le "Tesla Semi" n’a pas dans ses entrailles. Il n’a pas de gros moteur, il n’a pas de transmission ou même d’embrayage.

Le Tesla Semi est un animal insolite au milieu du marché des camions et c’est sans aucun doute un élément de marketing pour Musk, qui a longuement appuyé la solidité de l’engin, qui n’aurait pas besoin d’un entretien spécifique et serait capable de rouler durant "un million" de kilomètres sans aucun souci. Il a même ajouté (en se marrant ?) que son camion était capable de survivre à une explosion nucléaire et qu’il serait prêt à rembourser tous les acheteurs si ce n’était pas le cas. Toujours plus.

La robe de la mariée et le poste de pilotage du futur

Regardons maintenant à quoi ressemble ce camion. De l’extérieur, comme le laissait présager la seule image auparavant partagée par Tesla du camion, il a des courbes très arrondies, épurées, avec un design bien plus soigné et innovant que ce qu’on trouve sur le marché. Mais c’est surtout la cabine de pilotage qui fait la particularité physique du camion.  

Ce qu’on remarque au premier abord, c’est qu’il y a de la place. Contrairement à la plupart des camions classiques, le Tesla Semi place le conducteur en position centrale pour offrir une meilleure visibilité et plus d’espace. Un second siège rabattable est néanmoins présent pour installer un deuxième passager.

En revanche, une chose est étonnante et calmera peut-être les ardeurs des routiers : il n’y a pas de système de couchage, ce qui peut être problématique pour les professionnels passant beaucoup de temps sur les routes. Elon Musk a expliqué qu’ils envisageaient de développer un modèle avec la possibilité d’étendre la cabine pour y dormir.

Du reste, on trouve dans cette cabine deux écrans tactiles installés en position horizontale. Ce sont les mêmes que sur la Model 3. Par ailleurs, les trois glaces en verre du cockpit sont absolument incassables, a expliqué le PDG de l’entreprise.

Comment ça marche, un camion made in Tesla ?

Bon, c’est bien joli joli la cabine de pilotage, mais ça ne nous explique pas l’originalité de l’affaire. Celle-ci se situe évidemment dans le caractère écologique et électrique du camion. Comme nous le disions, la bête peut tenir jusqu’à 800 km d’autonomie avec une recharge, ce qui est moins que les gros camions au diesel (1 600 km avec un plein), mais cela reste honorable.

D’autant plus que le système de chargement accompagnant ce Tesla Semi est nouveau. Le "Megachargeur" de Tesla doit permettre de recharger jusqu’ç 630 km (400 miles) d’autonomie en seulement 30 minutes, ce qui est assez énorme.

Enfin, le constructeur américain, amateur du combo "électricité + vitesse" a évidemment fanfaronné sur la puissance du camion. Équipé de quatre roues indépendantes, de quatre moteurs, il est capable d’accélérer de 0 à 96 km en à peine de 5 secondes sans marchandises. Le camion pourra par ailleurs transporter jusqu'à 40 tonnes de marchandises.

Sans surprise, le Tesla Semi embarque aussi le mode "autopilot" des automobiles Tesla. Celui-ci permettra le maintien et la conduite automatique sur la voie. Il y aura également un système de platooning, comme le nomme Reuters, ce qui signifie qu'un véhicule "leader" avec un chauffeur à l'intérieur peut diriger sur la route d'autres camions sans chauffeur.

Elon Musk n'a pas précisé les tarifs de son camion électrique, mais il a promis que celui-ci serait 20 % moins cher qu'un modèle diesel équivalent. La producteur du Tesla Semi doit débuter en décembre 2019 si Tesla arrive, pour une fois, à tenir ses délais.

Un nouveau Roadster

Elon Musk a également présenté la nouvelle version de sa Roadster, "la voiture de production de la plus rapide jamais construite", comme l'a affirmé Elon Musk, assez content de lui-même. Celle-ci, équipée d'une batterie de 200 kWh, a une autonomie d'environ mille kilomètres sur la route et peut atteindre 97 km/h en 1,9 secondes et 161 km/h en 4,2 secondes.

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