
Le jihadiste français Mehdi Nemmouche, auteur présumé de la tuerie du Musée juif à Bruxelles, a été mis en examen, mercredi à Paris, pour "enlèvement et séquestration en relation avec une entreprise terroriste".
La justice française a mis en examen, mercredi 15 novembre, le jihadiste français Mehdi Nemmouche, auteur présumé de la tuerie du Musée juif à Bruxelles, dans le cadre de l'enquête sur les quatre journalistes français otages en Syrie en 2013-2014. Transféré de Belgique en France, il est soupçonné d'avoir été l'un de leurs geôliers.
Didier François, Pierre Torrès, Édouard Elias et Nicolas Hénin, enlevés en Syrie en juin 2013 et libérés dix mois plus tard, l'avaient identifié peu après leur retour en France.
Arrivé peu avant 10 h sous escorte du GIGN au palais de justice de Paris pour être présenté à un juge antiterroriste, il été inculpé pour "enlèvement et séquestration en relation avec une entreprise terroriste", selon son avocat Francis Vuillemin.
"Sur mes conseils, Mehdi Nemmouche a déclaré n'avoir rien à dire", a précisé à des journalistes son avocat. "On ne s'exprime pas sur un dossier sans en connaître la teneur", a expliqué à Reuters Francis Vuillemin, selon qui l'entrevue a duré une vingtaine de minutes. Après quoi Mehdi Nemmouche est reparti sous escorte pour la Belgique.
Le 24 mai 2014, un homme avait ouvert le feu dans le hall d'entrée du Musée juif de Bruxelles, tuant quatre personnes. L'auteur présumé, Mehdi Nemmouche, jihadiste français radicalisé en prison et passé par la Syrie, avait été arrêté six jours plus tard à la gare routière de Marseille, avant d'être extradé vers la Belgique en juillet 2014.
"Maltraité" par Nemmouche
Quelques jours après son arrestation, les quatre journalistes avaient été interrogés par les services de renseignement français et l'avaient identifié comme l'un de leurs geôliers. Nicolas Hénin a raconté avoir été "maltraité" par Nemmouche, désigné comme "Abou Omar le cogneur", lorsqu'il était retenu notamment à l'hôpital ophtalmologique d'Alep, transformé en prison par l'organisation État islamique. Il avait précisé avoir été, avec ses confrères, "en contact" avec le jihadiste "de juillet à décembre 2013".
Didier François a, pour sa part, relaté que Nemmouche torturait des prisonniers syriens. "Il était malgré tout obligé de se comporter de manière plus maîtrisée avec les otages occidentaux", avait expliqué le journaliste, car "il avait des ordres".
En novembre 2016, la justice belge avait donné son accord à sa remise temporaire aux autorités françaises pour qu'il soit mis en examen dans l'enquête sur les ex-otages français.
Avec AFP et Reuters