Au menu de cette revue de presse française, mardi 14 novembre, l’appel inédit de 15 000 scientifiques du monde entier, qui alertent sur le danger immédiat, pour l’humanité et la biodiversité, que constitue le changement climatique. L’approfondissement de la coopération militaire européenne. Emmanuel Macron dans les banlieues. Et l’Italie éliminée de la Coupe du monde de foot.
Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre i Phone ou sur tout autre mobile . Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook …
A la Une de la presse française, ce matin, cette initiative d’une ampleur inédite : l’appel de 15 000 scientifiques de 184 pays, qui alertent sur l’état de la planète, un appel publié par le Monde.
«Ils sera bientôt trop tard», préviennent les signataires, qui appellent l’humanité à «changer radicalement de mode de vie», «pour éviter une misère généralisée et une perte catastrophique de biodiversité». «Depuis (le début des années 90), non seulement l’humanité a échoué à accomplir des progrès suffisants pour résoudre (les) défis environnementaux, mais il est très inquiétant de constater que la plupart d’entre eux se sont considérablement aggravés», préviennent ces scientifiques, qui jugent «particulièrement troublante» «la trajectoire actuelle d’un changement climatique potentiellement catastrophique, dû à l’augmentation du volume (des gaz à effet de serre) dégagés par le brûlage de combustibles fossiles, la déforestation et la production agricole». «Nous avons en outre déclenché un phénomène d’extinction de masse, le sixième en 540 millions d’années environ, au terme duquel de nombreuses formes de vie pourraient disparaître totalement, ou en tout cas se trouver au bord de l’extinction d’ici à la fin du siècle».
Cet appel intervient en pleine conférence sur le climat, la COP 23, à Bonn, en Allemagne. Deux ans après, la promesse de l’accord de Paris, qui fixait comme objectif de limiter le réchauffement global sous 2°C, d’ici la fin du siècle, semble s’être envolée, au point de faire sortir de sa réserve l’un des architectes de cet accord, Laurent Fabius, qui tire lui aussi la sonnette d’alarme. Dans un entretien au Parisien, il dit porter «un message très clair»: «sur la question du réchauffement climatique, il y a aujourd’hui alerte rouge». «Les trois prochaine années seront décisives. Après 2020, il sera trop tard. Notamment parce qu’une fois émis, les gaz à effet de serre ne disparaissent pas par magie. Dans ce contexte, la décision (de Donald Trump de se retirer de l’accord de Paris) est un contresens scientifique et historique. Il faut éviter (aussi) que certains signataires s’abritent derrière ce mauvais exemple pour en faire beaucoup moins».
Inédite, également, la décision de 23 pays européens de s’engager dans une «coopération» militaire plus approfondie. Les signataires de cet accord de défense, conclu hier, se sont notamment engagés à développer des programmes d’armement et à faciliter le lancement d’opérations extérieures communes. «L’Europe de la défense veut s’émanciper des Etats-Unis», annonce le Figaro, qui estime que le projet est à la fois une «bonne» et une «mauvaise nouvelle», une bonne nouvelle, parce que «de nombreux pays ont souscrit à ce pas en avant», et une mauvaise, parce qu'«une grosse troupe ira toujours moins vite et moins loin qu'une petite avant-garde». Si l’Opinion évoque une « avancée très significative », qualifiée même d’«historique» à Bruxelles, le journal s’interroge, néanmoins, sur la participation de «la très atlantiste Pologne», souvent présentée comme «le cheval de Troie» des Etats-Unis, habituée, en tout cas, «aux coups de griffe contre l’Europe de la défense» - ce serait même «plutôt un mauvais signal», selon Nicolas Gros, qui affirme que «l’intention du gouvernement actuel à Varsovie, dirigée par les populistes du PiS, est davantage de bloquer les projets européens que de les dynamiser». Selon cet expert, «l’unanimité étant nécessaire pour définir les orientations stratégiques», la Pologne sera toujours en mesure de mettre son veto.
La Pologne, où les partisans de l’extrême-droite ont manifesté en masse, le week-end dernier, «pour la défense de la civilisation occidentale». Dans un entretien au Monde, la chercheuse Anaïs Voy-Gillis met en garde contre ce qui est en train de se produire dans le pays. «Il se joue actuellement en Pologne quelque chose qui ne fait réagir personne», s’inquiète-t-elle. «Le gouvernement au pouvoir est en train de remettre en cause la démocratie et ses fondements. Ses dirigeants souhaitent neutraliser l’ensemble des contre-pouvoirs, qui sont vus comme autant de freins à la révolution conservatrice». Une analyse partagée par le journaliste polonais Tomasz Piatek, qui s’est vu décerner le prix du «journaliste de l’année» par Reporters sans frontière, pour son travail sur les liens entre le ministre polonais de la Défense, les services de renseignement et des entreprises mafieuses russes. Dans Libération, il affirme que «le gouvernement polonais essaie de détruire l’indépendance des médias».
Un mot, également, du déplacement, en France, hier et aujourd’hui, d’Emmanuel Macron dans les quartiers populaires, pour expliquer sa politique de la ville. D’après le Figaro, le chef de l’Etat chercherait surtout à «insuffler du social dans son action» - «une séquence bienvenue après les critiques contre le président des riches». Pas sûr, néanmoins, que cette déambulation suffise à corriger cette image, comme semble l’indiquer ce sondage publié par Libération, qui indique que deux Français sur trois disent avoir le sentiment de ne pas profiter de sa présidence, d’en être les «perdants». «Le lien avec les Français n’est pas perdu, il n’est pas trop tard», commente Libé, en évoquant ce «problème» d’Emmanuel Macron: «sur la scène internationale, il est chez lui. En France, il a du mal à se faire entendre de l’ensemble du pays».
Un mot, pour terminer, de l’élimination, hier, de l’Italie de la Coupe du monde, après son match nul face à la Suède. «Ciao Italia», dit l’Equipe, en rappelant qu’il s’agit d’une première, pour l’Italie, depuis 1958. A l’époque, la France, arrivée en demi-finale, était emmenée par Just Fontaine et Raymond Kopa. Que de bons souvenirs.
Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse française (du lundi au vendredi, 6h23-7h10-10h40 heure de Paris) et la Revue de presse internationale (du lundi au vendredi à 9h10 et 13h10). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.