![Internet rappelle que "le Chinois mort à Aubervilliers" avait un nom et un prénom : Chaolin Zhang Internet rappelle que "le Chinois mort à Aubervilliers" avait un nom et un prénom : Chaolin Zhang](/data/posts/2022/07/22/1658521470_Internet-rappelle-que-le-Chinois-mort-a-Aubervilliers-avait-un-nom-et-un-prenom-Chaolin-Zhang.jpg)
Il s'appelait Chaolin Zhang, était un immigré chinois de 49 ans et travaillait comme ouvrier textile. Il avait été agressé le 7 août 2016, avant de décéder à la suite de 5 jours de coma.
Présenter les choses sous un angle plutôt qu'un autre, voilà qui n'est pas sans répercussion. Et cela, de nombreux internautes ont voulu le rappeler au quotidien 20 Minutes, samedi 11 novembre. Alors que le journal mettait en ligne un article sur l’agression de Chaolin Zhang, un couturier chinois décédé des suites d'une violente altercation à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) en 2016, c'est le titre choisi qui a été qualifié au mieux de maladroit, au pire de symptomatique d'un racisme ordinaire.
"Deux ans de prison pour le jeune agresseur d'un Chinois mort à Aubervilliers", peut-on ainsi lire en tête de l'article. "Quel manque de respect", s'indigne un internaute, "il s'appelait Chaolin Zhang". 20 Minutes indique ensuite que l'agresseur, âgé de 15 ans à l'époque, était notamment jugé pour "vol avec violences ayant entraîné la mort" avec, comme circonstance aggravante, le fait que l'agression avait un caractère "raciste" et été commise "en raison de "l'appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie ou une nation".
"Pourtant quand c’est Ilan Halimi on dit bien 'le meurtre d’Ilan Halimi' et pas 'le meurtre d’un juif' sachant que Chaolin Zhang a été assez médiatisé pour connaître son nom dans la presse", fait encore remarquer le même internaute. "Justement, j'avais pas mal entendu parler de l'affaire mais le nom m'aurait personnellement jamais dit quoi que ce soit", lui répond un autre utilisateur de Twitter, avant de lui même reconnaître que "le nom a été trop tu par rapport à d'autres cas", et donc, qu'il aurait pu s'en souvenir si l'identité de Zhang Chaolin avait plus souvent été déclinée.
Simplifier ou ne pas simplifier
Cet échange illustre assez justement la question épineuse de la simplification des faits rapportés par les médias. Comme toute victime, Chaolin Zhang avait un nom et un prénom. Et dans ce cas précis, sa famille n'a jamais demandé à ce que son identité soit gardée secrète. Médiatiser son état civil aurait permis de mettre un nom sur une véritable problématique de société : les multiples agressions dont la communauté chinoise d'Aubervilliers, mais aussi de Pantin, La Courneuve ou encore Saint-Denis, est victime.
À l'origine de ces violences, on trouve des déliquants convaincus d'avoir devant eux des immigrés incapables de se défendre et cibles intéressantes parce qu'ils porteraient avec eux d'importantes sommes en liquide. Pour dénoncer cet état de fait, des manifestations avaient été organisées pour alerter l'opinion publique sur la situation.
Pour 20 Minutes (mais aussi le Figaro), le fait d'utiliser la périphrase "le Chinois mort à Aubervilliers" était sans doute une façon de rapidement planter le contexte. Mais à cela, rétorquons que les titres de l'Obs ("Deux ans de prison ferme pour le jeune agresseur de Zhang Chaolin, mort à Aubervilliers") et de France Info ("Mort de Zhang Chaolin à Aubervilliers : l'un des agresseurs condamné à deux ans de prison ferme"), qui n'invisibilisent pas l'identité de la victime, n'en sont pas moins clairs.
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