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Rétabli, Sarkozy a présidé le Conseil des ministres

Le Conseil des ministres s'est réuni ce mercredi, en présence du président français remis de son malaise de dimanche. Cette dernière réunion avant la pause estivale s'annonce chargée, avec notamment l'examen du statut de La Poste.

Quelques jours après son malaise, le chef de l'État, Nicolas Sarkozy, a présidé mercredi le dernier Conseil des ministres avant une trêve estivale de trois semaines.

"Je voulais dire aux Français que ma santé était bonne", a déclaré le président depuis le perron du palais de l’Elysée à l’issue du conseil. Il a ensuite ajouté : "Quand je ferai l'objet d'une hospitalisation, je le dirai."

Les médias étaient particulièrement nombreux à se presser devant le palais de l’Elysée, trois jours après l’hospitalisation de Nicolas Sarkozy à l’hôpital du Val-de-Grâce suite à un malaise.

"Il y a bien plus de caméras que d’habitude", note Melissa Bell, spécialiste politique de FRANCE 24 dépêchée sur place. Selon la journaliste, les questions autour de la santé du président y sont pour beaucoup, mais les sujets au programme du Conseil également.

A quelques heures des vacances, les ministres avaient en effet encore à plancher sur quelques dossiers chauds : redécoupage électoral, grippe A (H1N1), réforme des chambres de commerce… "Les sujets abordés sont très sensibles", confirme Melissa Bell.

Privatisation de La Poste, poids lourd de l’agenda

Les ministres se sont en particulier attardés sur l’épineux dossier de La Poste, qui pourrait devenir une société anonyme à capitaux publics dès le 1er janvier 2010.

L’objectif de ce changement de statut encore discuté : permettre à La Poste, plombée par une dette de 5,8 milliards d'euros, de se moderniser afin d’affronter la libéralisation totale du marché du courrier voulue par Bruxelles et prévue en 2011.

Malgré les bonnes intentions affichées dans le projet de loi, les postiers français, qui redoutent une "privatisation indirecte", craignent de voir leurs conditions de travail se détériorer et le service rendu aux usagers se dégrader. Mardi, quelques dizaines de personnes, ont manifesté devant le ministère de l'Économie.

"On sait que ça s'est passé avec France Télécom ou EDF-GDF. L'ouverture du capital avec des investissements publics c'est toujours la première étape vers une privatisation totale des services publics et une entrée en bourse", affirme Sébastien Baroux, secrétaire départemental SUD PTT des services postaux parisiens.

Le gouvernement assure pourtant que le capital de la Poste restera à 100 % public. En Europe, plusieurs postes nationales ont déjà subit ce changement.

En Allemagne, la Deutsche Post n'a plus le monopole sur le marché depuis 1998, mais elle continue de distribuer 90 % du courrier allemand et ses bénéfices se comptent en milliards. En Italie, Poste italiane, SA depuis onze ans, est restée financée à 100 % par l’État.

Ces exemples qui semblent réussis ne suffisent pourtant pas à apaiser les inquiétudes françaises. Les syndicats prévoient une nouvelle journée d'action en septembre, lorsque le texte sera présenté au Parlement. Le Parti socialiste a lui aussi annoncé qu’il ferait de ce dossier l'une de ses priorités de la rentrée.

Des vacances bien méritées

D’ici là, les vacances. Avant de libérer ses ministres, le président français devrait leurs donner quelques consignes : interdiction de s’éloigner à plus de deux heures de Paris et surtout, en cette période de crise, prohibition du "bling bling" dont le chef de l’État avait pourtant fait, un temps, sa marque de fabrique.

Nicolas Sarkozy saura-t-il respecter la recommandation de "repos relatif" de ses médecins ? Il doit rejoindre vendredi la maison familiale de son épouse Carla Bruni, au Cap Nègre (Var) pour trois semaines. L’année passée, l’attaque de la Géorgie par les troupes russes l’avait poussé à écourter ses congés.