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"Trump, diplobatte"

Au menu de cette revue de presse française, mercredi 8 novembre, le bilan des premiers mois de Donald Trump à la Maison-Blanche, un an après son élection. Le report de l’objectif de réduction de la part du nucléaire en France. Les explications de l’ex-chef d’état-major des armées. Et l’inauguration du Louvre d’Abou Dhabi.

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Au menu de cette revue de presse, le bilan des premiers mois de Donald Trump à la Maison-Blanche. Un an après son élection, le président des Etats-Unis n’a toujours pas convaincu les journaux français.

C’est un euphémisme, c’est totalement à charge: «un an de fracas, peu de résultats», assène le Figaro, qui critique la façon dont Donald Trump «a détricoté l’héritage de ses prédécesseurs, sans toutefois parvenir à rassembler le Congrès pour faire adopter ses réformes», défait l’Obamacare, la réforme du système de santé d’Obama, sans parvenir à faire adopter une nouvelle assurance-maladie. La construction promise du mur avec le Mexique, qui n’a toujours pas commencé. Le «travel ban» pour les pays musulmans n’est que partiellement appliquée… Et c’est sans évoquer la perplexité provoquée par son attitude sur la scène internationale. «Le diplobatte», montre mâchoire serrées et batte de base-ball à la main, fait la Une de 20 minutes. «Son caractère impulsif et sa communication bousculent les codes de la diplomatie internationale», s’inquiète le journal. «Ce monde est trop petit pour moi», fait dire à Donald Trump le dessinateur Willem, dans Libération, où on le voit, comme un lion en cage, dans le bureau ovale de la Maison-Blanche.

L’Humanité l’accuse de «peaufiner une stratégie de la peur». «Qui maintient ce forcené à la Maison-Blanche?», fait mine de se demander le journal, qui a la réponse à sa propre question: si Donald Trump «tient bon en dépit de ses embardées récurrentes», c’est grâce à «la complicité avérée de Wall Street», qui soutiendrait son projet d’engager les Etats-Unis dans un «périlleux tournant national-libéral». «Derrière les contrastes et parfois les contradictions du milliardaire de l’immobilier, sa personnalité déroutante, impulsive et narcissique, cette dimension revêt une cohérence stratégique redoutable», assure l’Huma, qui partage l’analyse de Naomi Klein. L’auteur de «No logo» engagée à gauche dit voir en Donald Trump «moins une aberration qu’une conséquence logique» d’un virage à la fois libéral et nationaliste. Pour Noam Chomsky, interrogé par Libération, la «colère sans objet» qui a conduit Trump au pouvoir, est toujours à l’œuvre - une colère née de la mort du rêve américain, de la fracture raciale, mais aussi des manigances et des erreurs de jugement des démocrates, selon le linguiste américain, qui estime que «le danger le plus extrême» porté par l’Administration Trump est le retrait de la lutte contre le changement climatique: «en annulant des législations de protection de l’environnement, en interdisant des travaux de recherche sur cette menace, cette administration précipite la race humaine vers le désastre, au nom d’intérêts économiques à court terme».

Cette nécessité de protéger l’environnement et de ne pas augmenter les émissions de CO2 aurait conduit le gouvernement français à reporter l’objectif de ramener de 75 à 50% la part du nucléaire dans la production d’électricité. C’est l’argument qu’a avancé hier le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, pour justifier la décision de reporter cet objectif à 2030 voire 2035, et non plus 2025 - une déclaration saluée par les Echos, qui jugent que le gouvernement «a eu le courage de dire tout haut ce que tout le monde pensait tout bas»: «la France accro à l’atome ne pourra pas se sevrer aussi rapidement que cherchait à le faire croire le gouvernement précédent», écrit le journal, qui regrette cependant que l’exécutif ait «une nouvelle fois (botté) en touche en donnant l’impression qu’en matière de politique énergétique, il est surtout urgent d’attendre et d’entretenir le flou ». L’Opinion évoque un «contre-choc Hulot», présenté comme un «camouflet» pour la précédente ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, tandis que le Figaro parle d’«un renoncement de plus» pour son successeur. «Sur le nucléaire, Hulot le ministre déjuge Hulot l’écologiste. Pour combien de temps encore?», s’interroge le journal, qui assure que «si les reculs sont trop nombreux, le risque existe que l’imprévisible ministre finisse par claquer la porte du gouvernement. Des menaces maintes fois brandies. Jamais mises à exécution. Pour l’instant».

Il a bel et bien fini par claquer la porte: pour la première fois, le général Pierre de Villiers s’explique sur sa démission, en juillet dernier. D’après le Monde, l’ancien chef d’état-major des armées, qui sort aujourd’hui un livre, intitulé «Servir», justifie sa décision par la trop faible augmentation du budget de la Défense, et les critiques publiques dont il a été l’objet, de la part d’Emmanuel Macron. «Le temps politique exige des résultats immédiats, quand la dissipation de la haine dans les populations nécessite que le temps fasse son œuvre». «Tout nous tire vers la tactique et l’action immédiate, au détriment d’une vision stratégique et d’un effet à obtenir dans la durée. C’est un des points majeurs qui expliquent que l’on ait gagné des guerres et perdu des paix ces dernières décennies» , prévient-il.

Un mot, pour terminer, de l’inauguration, aujourd’hui, en présence d’Emmanuel Macron, du Louvre d’Abou Dhabi – un «pari de la culture», et un musée qui cherche à apparaître comme un îlot de tolérance dans un Moyen-Orient bouleversé par les guerres et le terrorisme, selon la Croix. Un pari qui renforce, en tout cas, l’influence de l’émirat en échange d’un pactole «conséquent» pour le Louvre français, d’après Libération, qui parle d’un «deal en art massif».

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