Cinq records du monde ont été battus lors de la deuxième journée des Mondiaux. Le grand manitou du 100 m dos, l'Américain Aaron Peirsol (photo), a été sorti en demi-finale. Le Français Hugues Duboscq décroche l'argent sur 100 m brasse.
AFP - L'Américain Aaron Peirsol, grand manitou du 100 m dos depuis plus de six ans, a été sorti en demi-finale: c'est "la" bourde de la deuxième journée des Championnats du monde, lundi à Rome.
En sortant du bassin, Peirsol pouvait bien baisser la tête.
Double champion olympique (2004 et 2008) et triple champion du monde (2003, 2005 et 2007), il n'a pu faire mieux que le 9e temps des demi-finales (53.22) loin de son record du monde (51.94) réussi pourtant au début du mois lors des sélections américaines à Indianapolis.
"J'ai fait une grosse erreur d'appréciation, je croyais que j'étais bien mieux placé. Ce n'est pas que je me préservais, c'est juste que je ne pensais pas être aussi lent", a ensuite analysé le Texan.
Hugues Duboscq a lui été à la hauteur.
Le brassiste tricolore, grand collectionneur de bronze (3 aux JO, 1 aux Mondiaux) a obtenu la première médaille d'argent planétaire de sa carrière.
Avec un chrono de 58.64, il est même passé sous le record du monde du Japonais Kosuke Kitajima (58.91). Malheureusement pour le Havrais, l'Australien Brenton Rickard lui est passé sous le nez dans les derniers hectomètres (58.58).
Un autre qui n'a pas failli: Milorad Cavic sur 50 m papillon. Le Serbe s'était fait connaître aux JO de Pékin pour avoir été celui qui a (presque) battu Michael Phelps. Dans le Cube chinois, Cavic avait été déclaré deuxième à la "photo-finish", permettant à Phelps de filer vers son glorieux Grand Chelem (8 titres en autant de courses).
Cavic a devancé l'Australien Matthew Targett et l'Espagnol Rafael Munoz, le détenteur du record du monde (22.43) qui s'entraîne à Marseille. Et, oh surprise, avec un temps de 22 sec 67/100, Cavic n'a pas battu de record du monde en finale. En fait, il s'agit de la première finale d'épreuve individuelle sans nouvelle marque planétaire.
"Six secondes en un an"
Phelps, justement, a effectué ses deux premiers plongeons en individuel.
Au lendemain de son premier titre romain, le relais 4x100 m libre dimanche, l'octuple champion olympique s'est qualifié pour la finale du 200 m libre.
Malgré le 3e temps des demi-finales et le record d'Europe de l'Allemand Paul Biedermann (1:43.65), le champion olympique et double champion du monde de la spécialité reste favori pour la finale.
"Je ne crois pas qu'il y aura de duel", avait d'ailleurs affirmé Biedermann après les séries, ne se faisant pas d'illusions sur le niveau du détenteur du record du monde (1:42.96) en finale.
"Les gens nagent vite en ce moment. D'habitude, on ne voit pas un nageur qui abaisse son record de six secondes en un an sur 400 m", a sobrement commenté Phelps, qui faisait allusion à Biedermann et aux bénéfices des tenues tout polyuréthane.
"Je crois qu'il faut nager sa course et ne pas se soucier des autres", a ajouté le nageur de Baltimore, l'un des seuls à se contenter de plaques de polyuréthane.
Au bilan chronométrique, cinq records du monde - Brenton Rickard (100 m brasse), Rebecca Soni (100 m brasse), Sarah Sjostrom (100 m papillon), Anastasia Zueva (100 dos), Ariana Kukors (200 m 4 nages) - sont tombés au nom du polyuréthane, ainsi que 6 records d'Europe et deux records de France. "Business as usual" diraient les Anglo-saxons.