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Crise en Catalogne : le FC Barcelone refuse d'être "un instrument manipulable"

Le FC Barcelone, club emblème de l'identité catalane, ne doit pas être exploité dans la crise politique qui agite la Catalogne, a réaffirmé samedi le président du club, Josep Maria Bartomeu.

"Nous ne serons pas un instrument manipulable par des intérêts politiques, d'où qu'ils viennent. Personne ne peut s'approprier notre blason et notre drapeau." Alors qu'une crise politique sans précédent bat son plein en Catalogne , le président du FC Barcelone, Josep Maria Bartomeu, a mis les points sur les i samedi 21 octobre devant l'assemblée générale annuelle des "socios" (supporters-actionnaires), très divisés sur la question.

Bien qu'il bénéficie d'une aura mondiale et de supporteurs un peu partout sur la planète, le Barça est étroitement lié au sentiment nationaliste catalan, dont il a longtemps été un porte-drapeau sous la dictature franquiste (1939-1975).

En pleine poussée indépendantiste en Catalogne, le président Bartomeu a été néanmoins pris entre deux feux ces derniers jours en raison de la position adoptée par le club, favorable au "droit à décider" de la Catalogne et à un dialogue entre Barcelone et Madrid. Une partie des "socios" ont réclamé que le club s'investisse davantage dans la cause séparatiste, quand d'autres, à l'inverse, rejettent la politisation du club.

Bartomeu a notamment été critiqué pour sa décision de jouer à huis clos le match contre Las Palmas (3-0) en Liga le 1er octobre, jour du référendum d'autodétermination interdit par Madrid et qui a été émaillé de violences policières.

"Respecter les institutions et les personnes"

"Nous savons que le Barça est 'plus qu'un club' [le slogan du club, NDLR] mais il doit être un espace de concorde et de respect. Il faut respecter tout le monde, les minorités et les majorités, quoi qu'on pense, et respecter les institutions et les personnes", a souligné Bartomeu.

"Personne ne peut douter de l'engagement du Barça avec la communauté catalane. Nous défendons les principes de démocratie, de droit à décider et de libre expression, toujours dans le respect", a-t-il ajouté, critiquant au passage la mise en détention par la justice espagnole de deux responsables d'associations indépendantistes.

"Il est inadmissible qu'à notre époque, il y ait des gens en prison pour leurs idées poltiques", a fustigé Bartomeu.

L'autre club de première division de Barcelone, l'Espanyol, a lui refusé de se positionner, considérant "qu'aujourd'hui, être courageux, c'est ne pas attiser le conflit dans la société catalane".

Le troisième club catalan de l'élite espagnole, Gérone, réclame quant à lui, comme le Barça, que les Catalans puissent trancher la question de l'indépendance par référendum.

Avec AFP