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Au menu de cette revue de presse française, lundi 16 octobre, les réactions à la première interview télé d’Emmanuel Macron depuis son élection, mais aussi le succès du hastag #balancetonporc et un projet de loi contre les violences sexuelles et sexistes dont sont victimes les femmes.

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La première intervention télévisée d’Emmanuel Macron depuis son élection, dimanche 15 octobre, fait la une de la presse française, lundi matin. Le président est revenu dans cet entretien sur les premières réformes de son quinquennat.

" Une heure de pas grande chose, des journalistes portés disparus, et le mot 'croquignolesque'", s’amuse le site Buzzfeed, qui propose un résumé "pas chiant", de ce premier entretien télé : générique digne d’un Marvel, déco chargée, y compris le tableau représentant Marianne de l’artiste américain Obey – celui-là même qui avait signé le célèbre dessin "Hope", pour la première campagne électorale de Barack Obama en 2008.

Pour ce premier grand oral, le président a donc choisi le "téléviseur", "le mot un brin suranné qu’il utilise lui-même", relève le Parisien, qui constate que "le chef de l’État est sans aucun doute le meilleur de ses ambassadeurs". "Plutôt clair et pédagogique", Emmanuel Macron "n’a pas annoncé que des bonnes nouvelles", relève le journal – qui estime que le président, "s’il espère que les Français le suivent, a tout intérêt à s’adresser plus souvent à eux de cette manière". L’Opinion est au diapason : "Emmanuel Macron a cru qu’il pouvait faire l’impasse sur la discussion contradictoire que nécessite tout travail de conviction", avant de se décider à "corriger le tir": le journal salue "une interview utile", qui aurait servi "d’exercice de rattrapage du temps perdu en explications". "Mais il ne suffira pas d’une interview pour solder le sujet et établir un vrai dialogue, avec et pour les Français", prévient le journal.

En insistant sur sa volonté de "protéger la France qui souffre" et "de mener à bien une transformation radicale" , l e président "adoucit le ton mais garde le cap", se réjouit le Figaro, qui se demande s’il faut voir dans l’intervention télé du président "le signe d’une certaine fébrilité, alors que les sondages ne lui sont guère favorables". "Aura-t-il convaincu   ? Certainement pas tout le monde. Mais, au moins, les Français sont fixés   : Emmanuel Macron ne lâchera rien".

Le président n'a en revanche pas convaincu Libération ni l’Humanité. Le premier critique la façon dont le président a choisi d’assumer ses écarts de langage, mais aussi agité la "réussite" individuelle "comme un mantra". Le chef de l’État "n’a pas rééquilibré un début de mandat marqué à droite", regrette Libération. "Réussissez, réussissez, réussissez, c’est la loi et les prophètes   !", ironise le journal. "La réussite vaut certainement mieux que l’échec. Mais au bout du compte, en attisant la concurrence entre ceux qui ont et ceux qui n’ont pas, la concurrence de tous contre tous, on construit une drôle de société", prévient Libé. "L’égalité et la fraternité, ce n’est que du décor", regrette l’Humanité. "Même quand il se défend de mépris de classe, la défense du président est encore pire que ses déclarations", d’après le journal. Interrogé sur ceux qui "foutent le bordel", selon lui, "il n’a comme réponse que des arguties de formes et une analyse des champs lexicaux. 'Fainéants', c’est du langage soutenu. 'Bordel', c’est 'populaire'. Aucun mot pour ceux qui vivent les licenciements, pas de réponse sur le fond", cingle l’Huma.

À noter également ce matin, le succès sur Twitter du hastag #balancetonporc, un mot clé pour dénoncer les agressions et verbales et physiques à l’encontre des femmes, notamment sur leur lieu de travail. Créé dans la foulée de l’affaire Harvey Weinstein, ce cri de ralliement a été lancé vendredi soir par une journaliste française appelant les femmes à briser l’omerta. En seulement deux jours, il aurait donné lieu à plus de 50   000 tweets, selon Libération, qui évoque des messages livrant l’image "malaisante d’une France où sévirait encore une forme de promotion canapé". Mais au-delà du phénomène instantané, que restera-t-il de tout cela   ? Une autre journaliste, désabusée, confie   : "Dans deux jours, plus personne n’en aura rien à foutre. Il faudrait une condamnation unanime et durable".

Cette condamnation émanera peut-être du projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles que prépare le gouvernement. Les contours de ce projet, qui devrait être rédigé au cours du premier semestre 2018, après une grande consultation, ont été dévoilés par la Marlene Schiappa au journal la Croix. Selon la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre hommes et femmes, le gouvernement entend allonger les délais de prescription des crimes sexuels, sanctionner le harcèlement de rue, et définir un âge pour le consentement des mineurs. Dans le journal, la psychiatre Muriel Salmona, qui sera d’ailleurs auditionnée pour la rédaction de ce texte, demande notamment l’imprescriptibilité totale pour les violences sexuelles faites aux enfants. Elle rappelle aussi que le taux de condamnation, pour les viols en France, est de 1   %. Vous m’avez bien lue.

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