Sommé de préciser sa position sur l'indépendance de la Catalogne, Carles Puigdemont a écrit lundi dans un courrier que sa priorité était de "dialoguer lors des deux prochains mois". Non satisfait, Madrid a donné un ultime délai de trois jours.
Le président séparatiste catalan Carles Puigdemont temporise. Appelé à clarifier sa position sur une éventuelle déclaration d'indépendance de la région par le gouvernement espagnol, il a choisi de répondre par courrier.
"Pendant les deux prochains mois, notre principal objectif est de vous amener à dialoguer", écrit Carles Puigdemont dans sa missive à Mariano Rajoy, après avoir évoqué la "suspension du mandat" confié par les Catalans qui ont selon lui voté pour l'indépendance lors du référendum du 1er octobre, interdit par la justice et le gouvernement. Il a souhaité en outre une réunion le "plus vite possible" avec le chef du gouvernement espagnol et demandé à celui-ci de mettre fin à la "répression" en Catalogne.
Ultimatum jusqu'à jeudi 10 heures
Mais cette réponse a été jugée trop floue par Madrid. "La persévérance dans la confusion est incompréhensible", a déploré la vice-présidente du gouvernement espagnol, Soraya Saenz de Santamaria, ajoutant : "Ce n'était pourtant pas compliqué de répondre par oui ou par non."
"Nous espérons que dans les heures qui viennent (...) vous répondrez avec la clarté que tous les citoyens exigent", a écrit en retour Mariano Rajoy en accordant à Carles Puigdemont un ultime délai de trois jours, jusqu'à jeudi 10 h, pour revenir dans le droit chemin.
Le président du gouvernement espagnol continue de refuser catégoriquement tout dialogue tant que les séparatistes ne lèvent pas leur menace de déclarer unilatéralement l'indépendance, ce que Carles Puigdemont n'a pas fait. Il ne veut pas plus entendre parler de médiation, et les États membres de l'Union européenne l'écartent aussi pour ne pas ouvrir la boîte de Pandore des sécessions à travers le continent.
"La CUP aurait fait une lettre très différente"
La réponse ambiguë du président de la Generalitat risque notamment de provoquer la colère du petit parti d'extrême gauche de la CUP, allié indispensable du président catalan au Parlement régional. "Le CUP aurait fait une lettre très différente", a réagi la députée de la CUP, Mireia Boya.
Trapero laissé libre sous contrôle judiciaire
Par ailleurs, le chef de la police de Catalogne, Josep Lluis Trapero, a été laissé libre sous contrôle judiciaire lundi, à l'issue d'une audience où le parquet avait requis son placement en détention.
Poursuivi pour sédition, le policier réputé proche de Carles Puigdemonta interdiction de quitter le pays et doit se présenter tous les 15 jours devant un tribunal.
Avec AFP et Reuters