Les Iraniens ont réagi, samedi, avec colère aux propos belliqueux du président américain Donald Trump, qui a annoncé la veille une stratégie plus dure contre leur pays.
La réaction des Iraniens ne s’est pas fait attendre, après l’annonce par Donald Trump d’un durcissement de la stratégie américaine envers l’Iran : samedi 14 octobre, ils étaient nombreux sur les réseaux sociaux à apostropher le président américain pour exprimer leur colère.
Les comptes Twitter et Instagram de Donald Trump ont ainsi été pris d’assaut par des milliers d’Iraniens irrités, notamment de l'erreur du président américain qui a parlé de "golfe Arabique" et non de "golfe Persique". "Le golfe Persique existait avant même que Christophe Colomb ne découvre l'Amérique", pouvait-on, par exemple, lire parmi les commentaires essentiellement écrits en persan.
#Iran'ians react to Trump's "Arabian Gulf" remark. This might be the most they've been offended since Bibi's "jeans" comment. #PersianGulf pic.twitter.com/Q44Dtx1NK5
Sanam Shantyaei (@SanamF24) 14 octobre 2017Les internautes ont également publié des photos des pierres tombales et des médailles de courage de soldats américains morts dans la région portant la mention "golfe Persique", en demandant à Donald Trump de les regarder plusieurs fois par jour "pour mieux apprendre la géographie". Le hastag #nevertrustusa ("ne jamais faire confiance aux USA") a aussi fleuri sur les réseaux sociaux.
It’s Persian Gulf, not Arabian #NeverTrustUSA pic.twitter.com/ssN8bQsVxJ
ساری پیشیک (@arezo_shz) 13 octobre 2017Même le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a posté un tweet moquant le président américain : "Tout le monde sait que l'amitié de Trump vise à vendre au plus offrant. Nous savons maintenant que sa géographie l'est aussi".
Everyone knew Trump’s friendship was for sale to the highest bidder. We now know that his geography is too. 2/
Javad Zarif (@JZarif) 13 octobre 2017Dans son discours vendredi à la Maison Blanche, le président américain a qualifié le pouvoir iranien de "dictature" et de "soutien au terrorisme". Il a également menacé d'"annuler" l'accord nucléaire de 2015 entre l'Iran et les pays du groupe 5+1 (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) si le Congrès américain et les alliés de Washington ne parvenaient pas à durcir les termes de l'accord.
Vendredi soir, le président Hassan Rohani a pris la parole immédiatement après le discours de Donald Trump pour fustiger "ses accusations sans fondements" et ses "insultes", affirmant que son homologue américain ne connaissait pas la loi internationale car il ne peut à lui seul "annuler un accord multilatéral".
Le Congrès américain dispose désormais de 60 jours pour réimposer ou non les sanctions américaines suspendues depuis l'accord nucléaire ou décider d'autres sanctions. "Si le Congrès impose de nouvelles sanctions, l'accord sera mort et l'Iran reprendra son programme nucléaire pacifique à pleine vapeur [...] pour montrer aux Américains que s'ils tuent l'accord, ce ne sera pas sans conséquences", a déclaré à l'AFP Mohammad Marandi, professeur en politique internationale et spécialiste des États-Unis à l'université de Téhéran.
Avec AFP et Reuters