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Dans une allocution à la Maison blanche, Donald Trump a annoncé qu'il ne certifierait pas l'accord sur le nucléaire iranien. Les Gardiens de la révolution seront désormais classés comme "organisation terroriste" par le Trésor américain.
Donald Trump n'a pas mâché ses mots contre l'Iran. Vendredi 13 octobre, dans un discours énergique, le président américain a déclaré qu'il refusait de certifier l'accord sur le nucléaire iranien, le qualifiant de "pire accord qui soit". Il a également annoncé de nouvelles sanctions contre le régime iranien, visant notamment les Gardiens de la révolution.
En ne certifiant pas cet accord, conclu en juillet 2015 par l'Iran et le Groupe des Six, Donald Trump place de facto le Congrès américain en première ligne : "J'ordonne à mon administration de travailler de près avec le Congrès et nos alliés pour combler les nombreuses et graves lacunes de l'accord, afin d'empêcher le régime iranien de menacer le monde avec des armes atomiques", a-t-il déclaré depuis la Maison Blanche.
"Toutefois, dans l'éventualité où nous ne serions pas capables de trouver une solution en travaillant avec le Congrès et nos alliés, alors l'accord prendrait fin. Il est sous examen permanent et notre participation peut être annulée par moi, en tant que président, à tout moment", a ajouté le président américain.
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Des sanctions contre les Gardiens de la révolution
La principale sanction annoncée par Donald Trump concerne les Gardiens de la révolution. Le corps d'élite de l'armée iranienne a été ajouté sur la liste des personnalités et des entités sous le coup de sanctions américaines, a annoncé le Trésor américain sur son site Internet. Ils sont notamment accusés de "soutenir le terrorisme".
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"Les États-Unis n'ont pas le pouvoir de mettre fin à l'accord"
Quelques minutes à peine après la fin du discours de Donald Trump, la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, Federica Mogherini, a rappelé que le dirigeant américain "n'avait pas le pouvoir" de mettre un terme à l'accord sur le nucléaire iranien, soulignant que celui-ci "fonctionnait et tenait ses promesses".
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Le président iranien Hassan Rohani a dénoncé un discours fait "d'allegations sans fondement". "L'accord nucléaire n'est pas modifiable, on ne peut y ajouter ni un article ni une note", a réaffirmé le dirigeant chiite, "tant que nos intérêts l'exigent, nous resterons dans l'accord nucléaire et nous coopérerons avec l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique), mais si un jour nos intérêts ne sont pas satisfaits, nous n'hésiterons pas une seule seconde et nous réagirons."
La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni se sont quant à eux dits "préoccupés par les implications" de la décision du président américain de ne pas "recertifier" l'accord sur le nucléaire iranien, lors d'une déclaration commune.
Emmanuel Macron s'est entretenu avec son homologue iranien pour exprimer "l'attachement de la France" à l'accord. Le jeune président français "envisage" de se rendre en Iran, à l'invitation du président Rohani, ce qui serait la première visite d'un chef d'État ou de gouvernement français en Iran depuis 1971.
L'Iran fait l'objet du "régime de vérification nucléaire le plus solide" et respecte l'accord sur son programme, a réagi le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), en réponse au discours américain.
Donald Trump peut tout de même se targuer de quelques rares soutiens. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a salué la "décision courageuse" du président américain tandis que l'Arabie saoudite a loué sa "ferme stratégie".
L'Iran, un "régime scélérat et fanatique"
Dans son discours, Donald Trump a multiplié les attaques contre le régime iranien, notamment qualifié de "scélérat et fanatique". Il a également dénoncé le comportement de la "dictature iranienne" au Proche-Orient, affirmant que celle-ci est "l'un des principaux soutiens au terrorisme dans le monde".
Donald Trump n'a eu de cesse de dénoncer cet accord depuis son arrivée à la tête du pays : "Nous avons obtenu de faibles inspections en échange de rien de plus que de repousser, purement à court terme et temporairement, l'avancée de l'Iran vers l'arme nucléaire. Quel est le sens d'un accord qui ne fait que retarder la capacité nucléaire pour une courte période ? Ceci est inacceptable pour le président des États-Unis", a-t-il poursuivi.
"J'annonce aujourd'hui notre stratégie et plusieurs mesures majeures que nous prenons pour faire face aux actes hostiles du régime iranien et pour faire en sorte l'Iran ne puisse jamais - je dis bien jamais - se doter de la bombe atomique", a enfin déclaré le président des États-Unis.
Avec AFP et Reuters