
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une conférence de presse en Allemagne, le 13 août 2025. © Ralf Hirschberger, AFP
La pression monte sur le leader ukrainien à la veille de sa réunion cruciale à la Maison Blanche. Le président Volodymyr Zelensky a dénoncé dans la nuit de samedi au dimanche 17 août le refus de la Russie d'appliquer un cessez-le-feu, qui selon lui "complique la situation" pour aboutir à l’accord de paix global voulu par Donald Trump après sa rencontre avec Vladimir Poutine en Alaska.
Une déclaration qui intervient alors que plusieurs sources font état du soutien du président américain à un plan russe qui imposerait le retrait des forces ukrainiennes de la région du Donbass.
"Nous voyons que la Russie rejette de nombreux appels au cessez-le-feu et n'a pas encore déterminé quand elle cessera de tuer. Cela complique la situation. Si elle n'a pas la volonté d'exécuter un simple ordre d'arrêter ses frappes, il pourrait falloir d'importants efforts pour inciter la Russie à vouloir appliquer quelque chose de bien plus important: une coexistence pacifique avec ses voisins pour des décennies", a écrit M. Zelensky sur ses réseaux sociaux dans la nuit de samedi à dimanche.
C’est dans ce contexte que plusieurs leaders européens alliés de l’Ukraine, dont le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer, et le chancelier allemand Friedrich Merz, se réuniront dimanche par visioconférence pour essayer de peser sur les négociations
Abandon du Donbass?
Le président américain Donald Trump soutien une proposition de la Russie qui souhaite prendre le contrôle total de deux régions ukrainiennes et geler le front dans deux autres régions que Moscou ne contrôle que partiellement, a indiqué samedi à l'AFP une source ayant connaissance du sujet.
Cette source, qui a requis l'anonymat, a expliqué que le président russe Vladimir Poutine "demande dans les faits que l'Ukraine quitte le Donbass", un territoire rassemblant les régions de Donetsk et Lougansk dans l'est de l'Ukraine.
"Trump est enclin à soutenir cela", a ajouté la même source.
Le quotidien américain New York Times a lui aussi cité deux hauts responsables européens qui affirment que M. Trump soutient un plan de M. Poutine "pour mettre fin à la guerre en Ukraine en cédant des territoires qui restent à conquérir aux envahisseurs russes, plutôt que de tenter un cessez-le-feu".
Selon le quotidien britannique Financial Times, Vladimir Poutine a dit à Donald Trump qu'il était prêt à "geler le reste du front si ses principales demandes sont acceptées". Ce message a été directement relayé par M. Trump lors de son appel téléphonique samedi matin avec M. Zelensky et les dirigeants européens, précise le Financial Times.
Vers une éventuelle rencontre trilatérale
Donald Trump s'est entretenu samedi par téléphone avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et des dirigeants européens à propos de ses discussions vendredi avec Vladimir Poutine.
"Le président ukrainien a refusé d'abandonner le Donbass", a déclaré la source ayant connaissance du sujet. M. Zelensky a rejeté toute concession territoriale, disant avoir les mains liées par la constitution ukrainienne. Mais il n'a pas exclu de discuter du sujet lors d'une rencontre trilatérale avec MM. Trump et Poutine.
Quelques mois après avoir lancé son invasion de l'Ukraine, la Russie avait proclamé en septembre 2022 l'annexion des quatre régions ukrainiennes précitées, même si ses troupes n'en contrôlent toujours aucune en totalité.
Les forces russes occupent aujourd'hui la quasi totalité de la région de Lougansk et une grande partie de la région de Donetsk, dont leurs capitales régionales.
Ce n'est pas le cas des régions de Zaporijjia et Kherson, dont les principaux centres urbains sont toujours sous contrôle ukrainien.
En 2014, la Russie avait déjà annexé la péninsule ukrainienne de Crimée.
Avec AFP