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Guerre à Gaza : l'armée israélienne va déplacer des Palestiniens dans le sud de l'enclave
L'organisme dépendant du ministère de la Défense israélien et en charge des affaires civiles dans les territoires palestiniens (Cogat) a annoncé que "des tentes et autres équipements d'abri seront fournis à compter de demain dimanche dans le cadre des préparatifs de Tsahal pour déplacer la population des zones de combat vers le sud de la bande de Gaza pour leur protection".
Les Palestiniens se battent pour obtenir de la nourriture donnée dans une cuisine communautaire à Gaza City, le 16 août 2025. © Jehad Alshrafi, AP

La Défense civile de Gaza a annoncé, samedi 16 août, la mort de 39 Palestiniens, dont des enfants, dans l'offensive israélienne sur le territoire ravagé par plus de 22 mois de guerre, où l'armée prépare de premières évacuations de civils en prévision de son offensive annoncée sur la ville de Gaza.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a indiqué à l'AFP qu'un quartier de Gaza-ville (nord) subissait d'intenses bombardements depuis près d'une semaine. "Nous estimons que plus de 50 000 personnes restent dans le quartier de Zeitoun, la plupart sans eau ni nourriture", a-t-il déclaré, accusant Israël de "nettoyage ethnique" à Zeitoun et dans le quartier voisin de Tal al-Hawa. "Nos équipes n'ont pas accès aux blessés".

Selon lui, 39 Palestiniens, dont plusieurs enfants, ont été tués par les tirs et frappes de l'armée israélienne à travers la bande de Gaza.

L'armée israélienne a mis en doute ces chiffres, affirmant à l'AFP que "les institutions à Gaza sont contrôlées et dirigées par le Hamas et donc soumises à son agenda". Elles sont "connues pour enregistrer des décès sans lien avec le conflit, tels que des décès naturels", et leurs données sont "remplies d'incohérences et d'affirmations erronées", sans distinction entre "pertes civiles et terroristes", a-t-elle ajouté.

Mahmoud Bassal s'est pour sa part alarmé de la "situation catastrophique" à Gaza-ville : "Les habitants n'ont aucun endroit où se réfugier".  

Ghassan Kashko, 40 ans, y vit avec sa famille dans une école transformée en refuge. "Nous avons oublié ce qu'est le sommeil. Les raids aériens et les tirs de char ne s'arrêtent pas. (...) Nous n'avons plus ni nourriture ni eau potable", a-t-il raconté au téléphone à l'AFP.

"Depuis près d'une semaine, l'ennemi sioniste mène une offensive soutenue dans les quartiers est et sud de la ville de Gaza, en particulier dans le quartier Zeitoun, où des avions de guerre, de l'artillerie et des robots explosifs procèdent à une destruction systématique de la zone (...)", a affirmé le Hamas dans un communiqué. "Les crimes commis (...) dans la bande de Gaza sont perpétrés au vu et au su du monde, avec une intention claire et une déclaration publique", a accusé le mouvement islamiste.

L'armée a indiqué à l'AFP "s'engager à réduire les dommages aux civils lors d'activités opérationnelles, en stricte conformité avec le droit international". Elle "utilise divers moyens pour évaluer l'impact potentiel de ses opérations sur la population civile, tout en distinguant entre civils et combattants (...)".

"Déplacer la population des zones de combat vers le sud"

Israël a dit se préparer à prendre le contrôle de Gaza-ville et de camps de réfugiés voisins avec pour but affiché de vaincre le Hamas et libérer les otages enlevés le 7 octobre 2023 lors de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien en Israël, qui a déclenché la guerre.

Vendredi, l'armée a confirmé que ses troupes menaient une série d'opérations à la périphérie de Gaza-ville, où des habitants font état depuis plusieurs jours d'intenses frappes et d'incursions au sol.

Samedi soir, le Cogat – organisme dépendant du ministère de la Défense et en charge des affaires civiles dans les territoires palestiniens –, a annoncé que "des tentes et autres équipements d'abri seront fournis à compter de demain dimanche dans le cadre des préparatifs de Tsahal pour déplacer la population des zones de combat vers le sud de la bande de Gaza pour leur protection".

"L'aide sera transférée via le point de passage de Kerem Shalom (sud de Gaza) par l'ONU et des organisations internationales, après une inspection sécuritaire approfondie", affirme le Cogat.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1 219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

L'offensive de représailles israélienne a fait à Gaza au moins 61 722 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Avec AFP