
Nos centrales nucléaires françaises sont mal protégées. Pour appeler à la prise de conscience collective face à ce vrai danger, des militants de Greenpeace se sont introduits à l’intérieur du périmètre de la centrale de Cattenom, en Moselle.
C'est ce que l'on appelle la preuve par l'image. Alors que Greenpeace sortait il y a quelques jours un rapport discréditant les dispositifs mis en place pour sécuriser les centrales nucléaires, des militants de l'ONG ont réussi à s'introduire dans le périmètre de la centrale de Cattenom, en Moselle, ce jeudi matin. Pour montrer à quel point l'effraction était simple, ils ont également pris le temps de tirer un feu d'artifice depuis le lieu supposé être sous haute surveillance, avant d'être interpellés par les gendarmes.
Une action militante dont les images fortes devraient achever de convaincre de la nécessité de mieux protéger ces lieux sous haute tension.
19 centrales et 58 réacteurs : la France est le pays le plus nucléarisé au monde. "Exploitées par l’entreprise EDF, ces centrales sont vieillissantes, vérolées par des anomalies pour certaines et très mal protégées face aux risques d’attaques extérieures", peut-on lire dans ce texte de Greenpeace appelant à signer une pétition pour demander à EDF de sortir du nucléaire.
Ce matin, Greenpeace déclenche un feu d'artifice à l'intérieur d'une centrale pour réveiller tout le monde sur le #RisqueNucleaire https://t.co/GCskBGSU6T
— J-F Julliard (@jfjulliard) 12 octobre 2017
Le spectre des actes malveillants et de l'accident nucléaire
Plus précisément, ce sont les piscines d’entreposage du combustible usé qui posent problème. Un rapport d'experts indépendants du nucléaire (dont seul un résumé a été rendu disponible par Greenpeace "en raison des informations sensibles qu'il contient") explique que ces installations sont celles qui contiennent le plus de radioactivité au sein des centrales nucléaires. Ainsi, si une attaque extérieure (terrorisme, cyberattaque, etc.) devait survenir et que la piscine perdait son eau, le combustible ne serait plus refroidi ; "et c’est le début d’un accident nucléaire : de la radioactivité s’échappe massivement dans l’atmosphère, avec des conséquences radiologiques très graves", alerte l'ONG environnementale alors que la menace terroriste fait la une de l'actualité.
"Militants Greenpeace sur site. Stoppés par les gendarmes. Pas d'accès à la zone nucléaire. Pas d'impact sur la sûreté des installations", a rapidement relativisé la centrale de nucléaire de Cattenom sur son compte Twitter :
Militants Greenpeace sur site. Stoppés par les gendarmes.Pas d'accès à la zone nucléaire. Pas d'impact sur la sûreté des installations.
— EDF Cattenom (@EDFCattenom) 12 octobre 2017
Une information immédiatement démentie par Greenpeace, qui affirme que le feu d'artifice a été tiré "au pied de la piscine du combustible usagé", ce qui est une "démonstration claire des failles de sécurité" :
Dans une interview au Parisien en début de semaine, le directeur du parc nucléaire d'EDF, Philippe Sasseigne, a promis que 700 millions d'euros supplémentaires seraient investis pour sécuriser les centrales. En attendant, la demande de bunkérisation des centrales nucléaires demeure intacte. "Il en va de la sécurité de millions de citoyens, en France et en Europe", exhorte Greenpeace.
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