Au menu de cette revue de presse française du mardi 10 octobre : la mobilisation des fonctionnaires contre la politique salariale du gouvernement, un rapport inquiétant sur la sécurité nucléaire face à la menace terroriste, les classes de français renforcé et la disparition de l’acteur Jean Rochefort.
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A la une de la presse française, la mobilisation, aujourd’hui, des fonctionnaires contre la politique salariale du gouvernement.
Pour la première fois depuis 2007, tous les syndicats de la fonction publique ont appelé à manifester. «Et le service public bordel!», interpelle L’Humanité, en faisant allusion à la déclaration d’Emmanuel Macron sur les ceux qui «foutent le bordel» au lieu de chercher du travail. Les fonctionnaires, eux, en ont un, et «bien que leurs revendications soient en apparence «catégorielles», elles concernent chacun d’entre nous», assure L’Huma. Le quotidien se réjouit de voir s’élargir «le front «social» anti-Macron», tandis que Le Figaro critique la façon dont les syndicats auraient «enrôlé» les fonctionnaires contre les projets d’Emmanuel Macron. En France, soutient le journal, «la fonction publique est loin d’être maltraitée». «La mobilisation des salariés contre les ordonnances de la loi travail ayant fait un flop, les syndicats iront finalement au combat contre le gouvernement en battant le rappel de troupes plus sûres, celles de la fonction publique. La France administrative tournera donc au ralenti ce mardi, pendant que celle des entreprises recourra au système D pour aller travailler», s’indigne Le Figaro. «Si l’on voulait creuser encore davantage le sentiment grandissant d’un pays à deux vitesses, on ne s’y prendrait pas autrement».
D’après La Croix, les fonctionnaires réclameraient avant tout «un débat de fond sur les missions du service public». Le journal explique qu’au-delà de leur pouvoir d’achat, c’est leur avenir qui inquiète les fonctionnaires, «dont les conditions de travail se sont dégradées depuis 10 ans». «Nous sommes aussi des contribuables, conscients que le pays ne peut pas s’endetter indéfiniment, mais les responsables politiques prennent les choses à l’envers. On ne parle que de milliards à économiser, de postes à supprimer, sans s’interroger d’abord sur ce qu’on attend du service public», critique le secrétaire générale de l’Unsa, Luc Bérille, avant d’ajouter : «Les responsables politiques doivent assumer de donner la priorité à telle ou telle mission, ce qui nécessite d’en sacrifier d’autres. Ce qui est beaucoup plus compliqué que de lancer des chiffres».
Au menu également, un rapport de l’ONG Greenpeace sur la protection du parc nucléaire français face au risque terroriste. Relayée par Le Parisien, cette étude, élaborée par un groupe d’experts internationaux qui ont travaillé pendant 18 mois, avait pour but d’identifier d’éventuelles failles de sécurité. Selon l’association de défense de l’environnement, ses conclusions auraient été «tellement alarmistes» que ces experts auraient décidé de ne rendre publique qu’une version expurgée des informations les plus sensibles. Qu’apprend-t-on ? Q ue la France connaît «un déficit historique» de la protection de ses installations nucléaires, notamment des piscines de refroidissement, dans lesquelles est stocké le combustible nucléaire usé et qui se trouvent en-dehors du bâtiment du réacteur. Selon les auteurs de ce rapport, le renforcement des 58 piscines et réacteurs français coûterait au total entre 140 et 222 milliards d’euros, soit entre trois et cinq fois ce QU’EDF a déjà prévu de dépenser pour prolonger la durée de vie des centrales.
La France s’engage, par ailleurs, à accueillir 10 000 réfugiés d’ici deux ans. Le Huffington Post rapporte que le ministre de l’Intérieur a précisé que sur ces 10 000 réfugiés, 3 000 seront issus de missions de protection au Niger et au Tchad, les autres de camps établis en Turquie, au Liban et en Jordanie. Leurs enfants rejoindront sans doute l’une de ces classes où l’apprentissage du français est renforcé. C’est là, «à l’école des enfants venus d’ailleurs», au sein d’un lycée parisien, que s’est rendu La Croix. Le journal y a notamment rencontré Nabila, 17 ans, arrivée du Bangladesh en mars dernier pour rejoindre son père, employé dans un restaurant depuis 18 ans ainsi que Nazir, arrivé d’Afghanistan il y a deux ans. Aujourd’hui âgé de 19 ans, il n’est plus pris en charge par l’aide à l’enfance mais il continue de s’accrocher, malgré des conditions de vie plus que précaires. Nazir, qui est en terminale S, en terminale scientifique, rêve de devenir médecin.
Un mot, pour terminer, de la disparition, hier, à 87 ans, de l’acteur Jean Rochefort. «Vous allez nous manquer M. Rochefort», salue Le Parisien, qui rend hommage à «l’un des comédiens français les plus populaires». Un «gentleman farceur», qui laisse derrière lui plus de 120 films. «Symbole de l’élégance à la française », figure du cinéma des années 70 et féru d’équitation, Jean Rochefort vient de mettre un pied à terre. «Cavalier seul», titre Libération, amusé du parcours de ce comédien qui semble avoir «soigneusement évité tout contact avec des regards qui auraient porté atteinte à son flegme distancié, cet espèce d’esprit «bullshit» en foulard de soie et bottes d’équitation, entre danseur mondain et diplomate à la retraite. Un genre de glamour de terroir».
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