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Deux hommes connus pour leur radicalisation en prison et incarcérés pour des faits de droit commun à la prison de Fresnes, sont soupçonnés d’avoir préparé un attentat depuis leur cellule. Ils étaient sur le point d'être libérés.

On sait désormais qu’il est possible d’organiser un attentat depuis une cellule de prison. La découverte d'un projet d'attentat mené par deux détenus depuis leurs cellules de Fresnes révèle "l'urgence" du problème de la radicalisation en prison, a estimé mardi 10 octobre la ministre de la Justice Nicole Belloubet. "Ce qui a été révélé hier (lundi) témoigne évidemment de l'urgence de cette situation", a déclaré la ministre sur Europe 1.

Deux détenus connus pour leur radicalisation en prison et sur le point d'être libérés, un Camerounais de 28 ans et un Français de 22 ans, ont été mis en examen vendredi à Paris par un juge antiterroriste, ont indiqué lundi soir des sources concordantes.

Selon des sources proches de l'enquête, "différentes cibles", comme des surveillants pénitentiaires ou des policiers, et différents modes d'action, une prise d'otage ou encore un mitraillage, avaient été évoqués par les suspects.

Les surveillants, premiers agents de la lutte contre la radicalisation

Refusant de commenter le fond de l'affaire, la ministre a toutefois estimé qu'elle était importante "sur ce qu'elle symbolise". "Nous faisons un effort considérable sur le renseignement pénitentiaire avec des créations d'emplois. C'est grâce à ces techniques de renseignement qu'on a pu s'apercevoir de ce qui a été préparé", a rappelé Nicole Belloubet, soulignant également "le travail avec les surveillants puisque ce sont les premiers agents de la lutte contre la radicalisation".

Elle a rappelé la procédure en vigueur pour les détenus radicalisés. Trois prisons en France, dont Fresnes, sont actuellement dotées d'un "quartier d'évaluation de la radicalisation" (QER).

"Quand un détenu arrive, on passe quatre mois à évaluer son degré de dangerosité. En fonction de cela, il sera placé soit à l'isolement, soit en quartier de très haute sécurité, soit mis en cellule normale mais individuelle toujours", a-t-elle détaillé.

Avec AFP