Le Brésil et le Paraguay se sont mis d'accord sur les conditions d'exploitation du barrage hydroélectrique d'Itaipu, l'un des plus grands du monde, à leur frontière commune. La révision porte sur le prix de l'énergie vendue à Brasilia.
AFP - Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et son homologue du Paraguay Fernando Lugo ont annoncé samedi la conclusion d'un accord "historique" sur l'exploitation du barrage hydroélectrique d'Itaipu, l'un des plus grands du monde, à la frontière des deux pays.
Selon l'accord, le Brésil versera annuellement environ 360 millions de dollars au Paraguay pour la vente d'électricité à son immense voisin, contre 120 millions actuellement.
"Nous avons franchi un pas très important, ceci est un accord historique", a déclaré le président brésilien au cours d'une conférence de presse commune à Asuncion, aux côtés de Fernando Lugo.
Le Paraguay réclamait depuis des années une révision du traité sur ce barrage binational afin de percevoir davantage d'argent pour l'énergie vendue au Brésil. Le contrat stipule que le Brésil est prioritaire dans l'achat de l'énergie que le Paraguay n'utilise pas et, de fait, le géant brésilien garde 95% de l'énergie produite.
Construit il y a 35 ans à Foz do Iguaçu (sud du Brésil) sur le fleuve Parana pour un coût de 12 milliards de dollars, Itaipu est le second plus grand barrage du monde après celui des Trois Gorges en Chine. Sa capacité installée est de 12.600 megawatts (MW).
L'accord révisé prévoit en outre la possibilité pour le Paraguay de vendre l'énergie produite sur le marché brésilien, mais non à un pays tiers comme le demandait Asuncion, une perspective repoussée à 2023.
Le président Lula s'est également engagé à financer plusieurs projets d'infrastructures chez son petit voisin par des crédits à long terme, dont une ligne à haute tension entre le barrage et Asuncion pour un montant de 450 millions de dollars.
Le président Lugo a relevé que "en 10 mois (de négociations), grâce à la volonté de ce gouvernement et du président Lula, nous avons avancé sur une revendication vieille de 30 ans".
"Ce sont 360 millions de dollars (annuels) que mon gouvernement s'engage à consacrer au développement productif et aux besoins sociaux" du pays, a assuré le président du Paraguay, un ancien évêque qui avait fait des "injustices d'Itaipu" un des slogans de la campagne électorale qui l'a mené au pouvoir en avril 2008.