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Mondial-2018 : en Bulgarie, les Bleus veulent faire un pas de plus vers la Russie

Faux-pas interdit pour l'équipe de France de football, qui se déplace en Bulgarie samedi soir pour le compte des éliminatoires du Mondial-2018. En cas de victoire à Sofia, les Bleus feraient un grand pas vers la Russie.

Le deal est clair. L'équipe de France a encore son destin en mains et la qualification pour la Coupe du monde russe en ligne de mire, mais cela passe par une victoire, samedi 7 octobre, dans l'antre de la Bulgarie, bête noire des Bleus.

La France, avec ses 17 points est première de son groupe, avec un point d'avance sur la Suède (16 pts) et quatre sur les Pays-Bas (13 pts). Elle ira donc automatiquement au Mondial si elle remporte ses deux derniers matches, à Sofia tout d'abord, puis contre le Belarus mardi 10 octobre au Stade de France. Les Bleus seront même directement qualifiés dès samedi soir s'ils l'emportent sur les Bulgares et que la Suède s'incline auparavant à domicile face au Luxembourg (à 18 h).

Voilà une conjonction improbable. La folle séquence de fin août début septembre en avait toutefois déjà offerte une : les hommes de Didier Deschamps, après avoir savouré une orangeade (4-0 contre les Pays-Bas), en avaient sucé les glaçons (0-0 face au Luxembourg), gâchant là une belle occasion d'apercevoir, au loin, Moscou.

Un mal pour un bien et le plein de frissons, histoire de dramatiser le rendez-vous sofiote ? "La dynamique positive a été lancée en 2013 avec les barrages contre l'Ukraine, quand on était dos au mur. C'est un peu une caractéristique de cette équipe. Dans les moments chauds, on sait se serrer les coudes, répondre présent", assurait à l'AFP le vice-capitaine Raphaël Varane.

"Aller à la guerre"

"Mentalement, on est en train de se préparer pour aller à la guerre", a aussi lâché Kylian Mbappé jeudi, conscient du lourd enjeu. L'équipe de France, depuis trente ans, ne s'est qualifiée pour un Mondial qu'une fois en finissant première de son groupe (pour l'édition 2006), et reste sur deux barrages à sensations, contre l'Irlande en 2009 avec la fameuse main de Thierry Henry, et l'Ukraine en 2013 (0-2 puis 3-0).

Mais si les Bleus ont dominé les Bulgares il y a un an au "SdF" (4-1), ces adversaires les font traditionnellement souffrir. Dans l'historique franco-bulgare, il y a évidemment le cauchemar du 17 novembre 1993, lorsque la bande à Emil Kostadinov était venue s'imposer in extremis au Parc des Princes pour priver les Bleus du Mondial américain. Des "fantômes" que l'équipe de France actuelle a pris soin d'évacuer.

La malediction en terres bulgares : pas de victoire depuis 1932

Il y a de surcroît une malédiction française en terres bulgares : les Bleus y ont affronté neuf fois la sélection locale, pour une seule victoire (en 1932 !), un nul et sept défaites... Et la Bulgarie d'aujourd'hui, où émarge un certain Georgi Kostadinov (homonyme du joueur qui priva l'équipe de France du mondial américain de 1994 d'un but assassin à cinq secondes de la fin du match), a remporté tous ses matches à domicile dans cette phase de qualifications, notamment contre les Néerlandais (2-0) et les Suédois (3-2)...

Les Bulgares, privés de leur capitaine Ivelin Popov (suspendu), doivent "continuer à jouer comme ils l'ont fait jusqu'à présent à domicile, pour continuer cette série de bons matches", a dit leur sélectionneur Petar Houbtchev.

C'est davantage son homologue français, vice-champion d'Europe en titre, qui est sous pression. "Je ne pense pas à moi, je me concentre sur les joueurs, l'objectif qui est le nôtre. Merci au football, qui m'a donné cette liberté-là. Je fais tout, avec mon staff, pour mettre les joueurs dans les meilleures conditions pour atteindre notre objectif", a éludé Deschamps.

Mbappé à quel poste ?

Une cascade de forfaits a fragilisé son groupe, surtout au poste d'arrière gauche, où Lucas Digne (en manque de temps de jeu au FC Barcelone) devrait suppléer Benjamin Mendy et Layvin Kurzawa. En charnière centrale, Laurent Koscielny sera remplacé par le titulaire bis Samuel Umtiti aux côtés de Raphaël Varane.

L'absence de Paul Pogba (blessé et suspendu à Sofia) devrait être compensée au milieu par N'Golo Kanté avec Blaise Matuidi et/ou Adrien Rabiot, voire Moussa Sissoko, si Deschamps choisit une option au mieux prudente, au pire frileuse.

En attaque, il manque Ousmane Dembélé, mais il y a Mbappé. À 18 ans seulement, même s'il considère qu'il n'est "pas un sauveur", le Parisien représente bien l'arme la plus léthale à disposition de "DD".

Où le placer ? Le sélectionneur peut l'aligner à n'importe quel poste du secteur offensif. Mbappé avait ses habitudes dans l'axe à Monaco, où il était naturellement porté vers la gauche, et il a appris à jouer à droite à Paris.

Antoine Griezmann bénéficie de la confiance du sélectionneur, et Olivier Giroud de sa régularité dans l'efficacité – même s'il n'a pas marqué lors des trois derniers matches. "Il est susceptible comme les autres de donner un coup de main, que ce soit dès le début ou en cours de match", a déclaré "DD" à son propos de manière sibylline. L'équipe de France a son billet pour la Russie entre les mains. À composter.

Avec AFP