
Alors que la Catalogne était en grève mardi, le roi d'Espagne Felipe VI s'est exprimé dans la soirée à la télévision pour dénoncer "l'irresponsabilité" des dirigeants catalans et annoncé que l'État rétablirait "l'ordre constitutionnel".
Le bras de fer se poursuit entre Madrid et Barcelone. Mardi 3 octobre, le roi d'Espagne a affiché sa fermeté lors d'une allocution à la télévision. Dans une charge aussi rare que cinglante, Felipe VI a accusé les dirigeants catalans de s'être placés "en marge du droit et de la démocratie" en organisant le référendum de dimanche.
"Avec leur conduite irresponsable, ils peuvent même mettre en danger la stabilité de la Catalogne et de toute l'Espagne", a asséné le souverain qui ne s'était pas exprimé depuis le référendum. Les dirigeants catalans ont "fait preuve d'une déloyauté inadmissible" envers l'État" et "c'est la responsabilité des pouvoirs légitimes de l'État d'assurer l'ordre constitutionnel et le fonctionnement normal des institutions", a ajouté le souverain.
L'épreuve de force entre le gouvernement central et les dirigeants catalans, qui menacent de déclarer l'indépendance, a plongé l'Espagne dans sa crise la plus grave depuis le retour de la démocratie en 1977. Le roi s'est néanmoins voulu rassurant.
"Nous traversons des moments difficiles mais nous allons traverser ces épreuves", a tempéré Felipe VI, assurant que le système démocratique de l'Espagne était "fort". Il a défendu le "vivre ensemble" : "Sans respect, il ne peut y avoir de cohabitation en paix". Le roi veut "garantir l'ordre constitutionnel. (...) Dans cette Espagne, il y aura la Catalogne" , a-t-il répété.
Ce bref discours est le point d'orgue d'une journée marquée par des manifestations de masse en Catalogne, où les principaux syndicats avaient appelé à la grève générale.