
Le Premier ministre tchadien, ancien opposant qui s'est rallié au pouvoir militaire et se présente contre le président de transition, Succes Masra, s'adresse aux médias depuis sa résidence à N'Djamena, le 8 mai 2024. © Issouf Sanogo, AFP
Le verdict est tombé. Succès Masra, ancien Premier ministre et chef du principal parti d'opposition au Tchad a été condamné à vingt ans de prison ferme samedi 9 août devant le tribunal de grande instance de N'Djamena, selon un journaliste de l'AFP présent à l'audience.
Il a été reconnu coupable de "diffusion de message à caractère haineux et xénophobe" et de "complicité de meurtre" dans le cadre du drame de Mandakao où 42 personnes ont été tuées en mai dans un conflit inter-communautaire.
"Notre client vient de faire l'objet d'une humiliation, d'une ignominie" a dénoncé auprès de l'AFP Francis Kadjilembaye, coordonnateur des avocats du camp Masra.
"Un dossier vide"
"Il vient d'être condamné sur la base d'un dossier vide, sur la base de supputations et sur l'absence de preuve. Nous assistons à une consternation qui consiste à instrumentaliser la justice", a-t-il ajouté assurant ne "pas de désarmer" pour "faire entendre partout ou besoin sera la voix de (s)on client".
Les militants du parti "Les Transformateurs" ont indiqué se rassembler samedi soir à N'Djamena pour la diffusion d'un "message spécial" après le verdict de condamnation de leur président.
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Succès Masra a également été condamné à verser 1 milliard de francs CFA d'amende (environ 1 500 000 euros).
Le parquet avait requis vendredi la peine de 25 ans de prison ferme à l'encontre de M. Masra et ses co-accusés.
Ce procès regroupe deux volets, celui de près de 70 hommes accusés d'avoir participé au massacre du 14 mai et celui de Succès Masra, accusé d'y avoir incité.
Avec l'AFP.