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La mère d'un jihadiste franco-algérien, présumé mort en Syrie, a été condamnée, jeudi, à Paris, à deux ans de prison ferme pour avoir "financé le terrorisme" en lui envoyant de l'argent. Elle entend faire appel.
La mère d'un jihadiste franco-algérien, présumé mort en Syrie en août 2016, a été condamnée, jeudi 28 septembre, à deux ans de prison pour "financement du terrorisme", dans un procès qui pourrait faire jurisprudence.
#procès Nathalie Haddadi accusée d’avoir participé au financement du jihad de son fils en Syrie condamnée à deux ans d’emprisonnement
ALEXANDRA RENARD (@ALEXF24) 28 septembre 2017Le 5 septembre, le ministère public avait requis 18 mois de prison ferme à l'encontre de Nathalie Haddadi, 43 ans, attachée commerciale dans une entreprise d'Alsace, pour avoir envoyé de l'argent à son fils, Belabbas Bounaga. Le tribunal a assorti sa décision de la possibilité d'aménager la peine prononcée à son encontre.
"Cette affaire-là ne concerne pas seulement Mme Haddadi, elle concerne tous les parents, hélas, d'enfants radicalisés, a affirmé son avocat, Me Hervé Denis. La sévérité, on peut la comprendre quand on est coupable, mais quand il s'agit simplement d'une question de principe de condamner une mère de famille éplorée, moi je trouve ça scandaleux. Ce n'est pas de la dureté, c''est de la mechanceté !"
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"J'ai du mal à croire qu'on m'associe au financement du terrorisme, avait réagi Nathalie Haddadi à son arrivée au tribunal. J'ai aidé mon fils [pour] manger. [...] Je n'ai jamais envoyé d'argent en Syrie ou en Turquie". Cette mère de trois enfants, qui était jusque-là placée sous contrôle judiciaire, entend faire appel, selon Me Hervé Denis.
"Double peine"
Ses avocats avaient plaidé la relaxe. Ils avaient fait valoir que la prévenue avaient envoyé des mandats à Belabbas Bounaga avant son arrivée en Syrie et que le parquet n'avait pas prouvé qu'elle connaissait ses intentions.
Nathalie Haddadi était aussi accusée d'avoir caché aux autorités le passeport de son fils et, surtout, de lui avoir ensuite payé d'autres billets d'avion et fait parvenir quelque 2 800 euros, alors qu'il voyageait en Malaisie.
De Malaisie, il avait fini par rejoindre l'organisation État islamique (EI) en Syrie. En août 2016, sa mère a reçu un appel lui annonçant sa mort, à 21 ans. Devant la presse, elle avait dénoncé le jour de l'audience "une double peine", la perte d'un fils et ce procès.
Si ce type de procès est rare, "ce n'est pas la première fois" qu'un parent de jihadiste comparaît pour financement du terrorisme, avait précisé le procureur lors de l'audience.
Dix ans de prison pour Bellagas Bounaga
Son fils cadet, Tarik, et le meilleur ami de son aîné, Souliman Hamouten, jugés aussi pour avoir envoyé de l'argent à Belabbas Bounaga, ont été respectivement condamnés à un an de prison avec sursis et à trois ans de prison avec mandat de dépôt. Le ministère public avait requis trois ans de prison ferme avec mandat de dépôt contre Souliman Hamouten et un an dont six mois avec sursis pour Tarik Bounaga.
Le tribunal a par ailleurs condamné par défaut Bellagas Bounaga a 10 ans de prison, assorti d'un mandat d'arrêt. Le ministère public estime qu'il y a un doute sur sa mort ou que ses papiers peuvent être utilisés par un autre jihadiste.
Avec AFP et Reuters